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Hébergement illégal: la vérification doit revenir aux fonctionnaires, plaide Airbnb

durée 11h23
23 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

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Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Airbnb assure qu’elle est prête à retirer toutes les offres d’hébergement illégal sur son site, mais l’entreprise estime que c’est la responsabilité du gouvernement de vérifier la conformité des offres. 

«Ce que la ministre (du Tourisme, Caroline Proulx) nous demande avec le projet de loi 25, c'est essentiellement de faire le travail des fonctionnaires», dénonce la conseillère en politiques d’Airbnb, Camille Boulais-Pretty, en entrevue, mardi.

La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a déposé, plus tôt en mai, le projet de loi 25 visant à lutter contre l'hébergement touristique illégal. Les plateformes comme Airbnb auront désormais l'obligation de s'assurer que les logements affichés sur leur site respectent la loi, sinon elles risquent des amendes pouvant atteindre 100 000 $ par annonce illégale.

La loi 100 avait rendu obligatoire le fait d'enregistrer son logement pour le louer à court terme, mais elle est largement bafouée: actuellement, seulement 30 % des annonces de logement sont légales au Québec, selon le ministère du Tourisme. Airbnb, pour sa part, affirme ne pas avoir de données sur le nombre d’offres illégales. 

Le projet de loi 25 imposerait un «trop lourd» fardeau administratif à Airbnb, juge Mme Boulais-Pretty. «Les plateformes vont devoir faire une vérification manuelle de chacun des certificats (d'enregistrement) et vont devoir en vérifier la validité. (...) On n'a pas le rôle du régulateur. On n'a pas le pouvoir du régulateur. On n'a pas le pouvoir de la police.»

Dans son mémoire, Airbnb plaide qu’il est de la responsabilité du gouvernement de faire lui-même les vérifications nécessaires. Elle assure sa pleine collaboration pour retirer les entreprises fautives. Un portail dédié pour ce genre d’inspection permet d’ailleurs au gouvernement de retirer lui-même les offres. 

Ce système est d’ailleurs en fonction dans la ville d'Ottawa, souligne la conseillère en politique d’Airbnb. «La solution qu'on propose, ce serait un système par lequel les plateformes seraient tenues de retirer à la demande du gouvernement les annonces que celui-ci juge non conformes, explique-t-elle. C'est un système qui est clair, qui est vraiment applicable à l'ensemble de l'industrie et qui garde les plateformes imputables.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne