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Hausse marquée de 87% des décès dans les prisons du Québec

durée 13h05
21 février 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les décès dans les prisons du Québec ont augmenté de 87 % en 13 ans, révèle un rapport de recherche publié mercredi par une équipe de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). 

Les recherches dirigées par Catherine Chesnay, professeure à l'École de travail social de l'UQAM, ont permis d'analyser les données du ministère de la Sécurité publique de 2009 à 2022. Celles-ci ont montré que 256 détenus ont perdu la vie dans les établissements provinciaux durant cette période. 

Les données montrent aussi que 98 des décès sont survenus par suicide, ce qui représente 38 % de l'ensemble des décès recensés. On observe une augmentation importante durant la période de la pandémie de la COVID-19, alors que les conditions de détention étaient particulièrement restrictives. Le rapport fait aussi état de 411 tentatives de suicide. 

Les décès classés comme morts naturelles représentent 33 % des données comptabilisées et 28 % des prisonniers qui sont décédés de cause indéterminée. 

Mme Chesnay souligne dans un communiqué que peu importe la nature du décès, «chaque décès en prison est un décès de trop». Elle soutient que chaque mort «devrait être systématiquement consignée et prise en considération par l'institution carcérale» afin d'éviter que d'autres détenus meurent. 

«Or, le manque de transparence et de surveillance du phénomène des décès en prison, en dépit de la hausse du nombre de décès, en dit long sur le positionnement politique et l'absence de rigueur avec lesquels ces événements sont pris en compte», dénonce la professeure Chesnay.

Son rapport de recherche énumère des conditions qui mettent à risque les détenus: la vétusté des établissements, la surpopulation, les nombreux transferts, un usage abusif de l’isolement, l’effritement des liens sociaux et la difficulté de garder des contacts avec ses proches, ainsi que la qualité moindre des soins de santé physique et mentale.  

La Ligue des droits et libertés dénonce l’opacité et l’absence d’actions du ministère de la Sécurité publique. Dans un communiqué, elle affirme qu'il est aberrant que le ministère ne fournisse aucune information pour expliquer la classification «mort de cause indéterminée», dont 71 personnes en sont mortes. «Il est aussi nécessaire de comprendre ce qui mène autant de personnes à faire des tentatives de suicide durant leur incarcération», ajoute l'organisme à but non lucratif. 

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne