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Grève à la STM: le syndicat demande à Soraya Martinez Ferrada de s'impliquer

durée 11h34
3 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Le syndicat des employés d’entretien de la Société de transport de Montréal n’entend pas relâcher la pression sur l’employeur si la STM ne présente pas des offres qu’il juge acceptables, mais il demande à la nouvelle mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, de s’impliquer dans le dossier.

Le Syndicat du transport de Montréal, qui représente les quelque 2400 employés d’entretien, a fait le point lundi matin sur sa décision de déclencher une grève de 28 jours à la suite de la suspension de la médiation. Il rejette toutefois la possibilité de faire appel à l’arbitrage.

«On comprend qu'on amène des désagréments, mais on permet avec les pointes (les services essentiels aux heures de pointe), aux étudiants d’aller à l'école, aux travailleuses et aux travailleurs de se rendre au travail», a avancé le président du Syndicat des transports, Bruno Jeannotte.

«Je prends toujours le temps, à chaque point de presse, de m'adresser aussi au public, a-t-il ajouté. Sachez que la grève qu'on met en place, elle a un impact, on en est conscient. La STM, à toutes les grèves qu'on a faites, aurait pu éviter de faire la grève ou aurait pu l'amoindrir en négociant de bonne foi. Ça n'a jamais été le cas jusqu'à présent.»

Il a aussi cherché à placer ses propres membres dans le même bain que le reste de la population, affirmant que «nous on entre le matin à 6 heures pour s'assurer que le métro soit en fonction à 6 heures par exemple. Mais on n'a pas de transport en commun pour se rendre au travail. On a cet impact-là directement. Je vous confirme que les gens qui travaillent dans le métro, les gens que travaillent dans les autobus, on a un haut taux de participation au transport collectif. On travaille dans le transport collectif, on l'utilise. Donc, ça a un impact même pour nos membres.»

Salaires et sous-traitance

Les deux grands points en litige sont les salaires et la sous-traitance. Dans le premier cas, la STM a récemment ajouté 2 % à son offre initiale de 11 % d’augmentation pour la porter à 13 % sur cinq ans. Bruno Jeannotte réplique que les sociétés de transport de Québec, d’Ottawa, de Trois-Rivières, de la Rive-Sud et de la Rive-Nord de Montréal, ont conclu «des ententes qui sont de l'ordre de 17 à 20 % partout, sauf à la STM».

Dans le cas de la sous-traitance, le syndicat rejette catégoriquement l’idée de sous-traiter l’entretien et la réparation des véhicules, la fabrication et le réusinage de pièces, faisant valoir que ses membres ont l’habitude et les connaissances requises pour ce travail. Bruno Jeannotte se dit convaincu qu’il serait beaucoup plus coûteux de faire appel à d’éventuels fournisseurs extérieurs qui auraient du mal à réaliser le même travail. «Le métro a 50 ans, 60 ans d'âge, comme le MR73. Si on n'avait pas la capacité de fabriquer nos propres pièces, il est évident qu'on ne peut pas acheter actuellement des pièces chez des fournisseurs pour un matériel roulant qui a 50 ans d'ancienneté.»

Québec: «pompier pyromane»

Outre la nouvelle élue municipale, le syndicat demande à Québec de s’impliquer, notamment en cessant de sous-financer le transport en commun. Présent aux côtés de M. Jeannotte, le président du conseil central de la CSN, Bertrand Guibord, n’a pas mâché ses mots à l’endroit du gouvernement caquiste de François Legault. «Le gouvernement du Québec se place dans une position de pompier pyromane, c'est-à-dire que ça fait des années qu'il sous-investit, qu'il ne veut pas investir, qu'il fait le choix du transport individuel. Et là, maintenant qu'il y a une grève, c'est un scandale, il faut faire quelque chose», a-t-il dit.

Soulignant que le Québec est l’un des endroits au Canada «où il y a le plus grand sous-investissement en termes de transports en commun», Bertrand Guibord a ajouté que «quand la CAQ déchire sa chemise pour dire que la situation ne peut pas durer, c'est de la rhétorique, c'est de la démagogie, ce sont des mensonges».

D’après lui, la paralysie à la table de négociation est en grande partie imputable à l'adoption du projet de loi 99, devenu la loi 14, du ministre du Travail, Jean Boulet. «Clairement, à partir de maintenant, les employeurs n'auront plus de pression à régler. Ils vont s'asseoir sur leurs mains, ils vont attendre que la situation devienne chaotique ou ingérable pour que le ministère intervienne puis mette fin au conflit de travail. Ça c'était prévisible, c'est ce qu'on disait depuis des mois, et clairement dans les négociations à la STM, ça a eu un impact.»

Pour la durée des 28 jours de grève des employés d’entretien, les services essentiels prévoient des plages horaires de 6 h 15 à 9 h 15 pour les autobus, puis de 15 h à 18 h et de 23 h 15 à 1 h 15. Pour le métro, les services essentiels seront fournis de 6 h 30 à 9 h 30, puis de 14 h 45 à 17 h 45 et de 23 h à l’heure de fermeture.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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