Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Frappe en Pologne: soutien aux pays les plus proches de la guerre en Ukraine réclamé

durée 04h00
17 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2022

OTTAWA — Alors que l’enquête se poursuit sur la mort de deux Polonais dans une explosion près de la frontière de leur pays avec l’Ukraine mardi, l’ambassadeur de la Pologne au Canada exhorte la communauté internationale à envisager de renforcer son soutien aux pays les plus proches de cette guerre. 

La Pologne et ses alliés militaires de l’OTAN croient que la frappe apparente de missiles «n’était pas intentionnelle»,  a dit Witold Dzielski, qui a dirigé la politique internationale pour le président polonais avant d’arriver à Ottawa plus tôt cette année. 

La principale hypothèse envisagée est qu'il s'agissait d'un missile défensif ukrainien errant qui a frappé au milieu d’un barrage d’attaques de missiles de la Russie, ce que conteste le président de l’Ukraine.

Pour M. Dzielski, il est clair que l’événement «n’aurait pas eu lieu si ce n’était du fait que la Russie a envahi l’Ukraine».

Les conséquences de la guerre ont été lourdes pour la Pologne, qui, selon M. Dzielski, a accueilli quelque sept millions de réfugiés, dont beaucoup sont encore dans le pays. La Pologne a dépensé l’équivalent de 15 milliards de dollars, a déclaré l'ambassadeur Dzielski, en soutien humanitaire et militaire. 

Bien que l’appui du Canada à l’Ukraine jusqu’à maintenant soit «très apprécié», a‑t‑il dit, la Pologne espère que ses alliés envisageront d’appuyer les pays voisins qui se mettent en péril pour aider. 

«C’est une chose à laquelle la Pologne et les pays de notre région n’étaient pas préparés. Cela entraîne de très graves répercussions budgétaires. Il vaut donc la peine d’envisager de soutenir ces pays», a poursuivi M. Dzielski.

La mort de citoyens polonais près de la frontière ukrainienne, mardi, a mis en lumière les risques d’être à côté d’une guerre. Alors que la communauté internationale était sous le choc et se préparait à une éventuelle escalade du conflit, les autorités polonaises se sont mobilisées davantage, a expliqué Dzielski. 

Immédiatement, a-t-il dit, certaines unités militaires ont été mises en état d’alerte et une enquête a commencé. Le président Andrzej Duda s’est mis au téléphone avec des partenaires du monde entier, et les conversations se sont poursuivies à différents niveaux.

Cela comprenait un appel entre M. Duda et le premier ministre Justin Trudeau mercredi , a déclaré M. Dzielski. Bien qu’il ait dit qu’il ne pouvait pas fournir de détails, il a dit que le message général de la conversation était que «le Canada appuie la Pologne» et que «les Canadiens sont prêts à fournir le soutien nécessaire».

Il a dit que sur la base de cela et d’autres appels entre les dirigeants, il y a un large consensus que «les décisions possibles doivent être prises de manière intelligente, mais que c’est une situation qui se déroule sur le territoire de l’OTAN et que si c’était intentionnel, alors il faudrait une réaction appropriée». 

Si les faits mènent à la conclusion qu’il y avait une intention derrière la frappe en Pologne, alors l’article 4 du traité opérationnel de l’OTAN, qui ouvre des consultations lorsqu’un État membre estime que sa sécurité est menacée, serait «la meilleure façon d’avancer (...) et non pas l’article 5, qui stipule qu’un acte de guerre contre un État membre constitue une attaque contre tous», a dit M. Dzielski.  

Pour l’ambassadeur de la Pologne au Canada,  24 heures «extrêmement occupées» ont suivi les premiers rapports de l’explosion, notamment parce qu’un gala célébrant le 80e anniversaire des relations canado-polonaises était prévu le soir même à Ottawa. 

La liste des invités comprenait deux délégations de la Pologne, un certain nombre de députés canadiens et la ministre Helena Jaczek, responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le sud de l’Ontario, dont le père est polonais.

C’était donc une ambiance différente de celle à laquelle M. Dzielski s’attendait.

«Au lieu de parler des grands développements dans les relations économiques et la coopération au niveau politique et militaire et ainsi de suite, la plupart des conversations pendant et après le gala étaient consacrées à la situation en Pologne», a-t-il souligné. 

Marie-Danielle Smith, La Presse Canadienne