Explosion de la détresse chez les ados, le cellulaire à l'école en partie responsable

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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — La détresse psychologique chez les adolescents a atteint un niveau inédit, selon le bilan 2025 de l'organisme Tel-jeunes. Il constate une hausse de 20 % des demandes d'aide de la part des jeunes et des parents, ce qui devrait totaliser 60 000 requêtes d'ici la fin de l'année.
Tel-jeunes note aussi que 50 % des demandes d'aide concernent la santé mentale — ce qui inclut des enjeux avec l'anxiété, la dépression, l’automutilation, l’isolement et l'estime de soi — une ampleur jamais vue auparavant par l'organisme. En 2024, ce taux s'élevait à 40 %.
Selon Annie Papageorgiou, directrice générale de Tel-jeunes et de sa Fondation, les données s'expliquent en partie par une meilleure compréhension des enjeux de santé mentale et d'une plus grande ouverture à aller chercher de l'aide. Mais le bilan est aussi le reflet d'une hausse de la détresse chez les jeunes.
«La littératie en santé mentale est beaucoup plus présente, les jeunes comprennent c'est quoi une santé mentale positive, et ils demandent de l'aide. Mais nous, ce qu'on sent, ce qu'on reçoit, les demandes sont plus lourdes, on sent la détresse de la part des adolescents. De plus en plus, quand on nous contacte, il y a un sentiment d'urgence, une émotion très très forte qui les amène à nous contacter», expose-t-elle.
Mme Papageorgiou ajoute que les requêtes sont de plus en plus complexes. «Encore maintenant, cette année, c'est une intervention sur cinq qui demande de la part de nos intervenants professionnels une évaluation des risques suicidaires», dit-elle.
L'interdiction du cellulaire à l'école, entrée en vigueur cette année au Québec, a été un facteur nouveau pour la rentrée scolaire, ce qui a engendré du stress chez plusieurs jeunes, rapporte Mme Papageorgiou. «C'était un des éléments dans l'ensemble du retour à l'école. C'était nommé de la part des adolescents: ''comment ça va se passer pour moi''», relate-t-elle.
Les jeunes sont particulièrement touchés par les périodes de transition, notamment par rapport à leurs liens d'amitié. «Il y avait aussi des demandes de la part des jeunes qui passent du secondaire au cégep, c'est l'inconnu, indique Mme Papageorgiou. Toutes les périodes de transition, c'est la même chose. Là, on tombe dans la période des Fêtes, on va retourner à la maison. Donc, on reçoit également des appels parce qu'une fois qu'on est en congé, il faut retourner à l'école. Donc, il y a comme une appréhension, une anxiété des phases de transition, comme le temps des Fêtes», explique la directrice générale de Tel-jeunes.
L'organisme constate par ailleurs une recrudescence de la violence à l’école et une hausse de 30 % des requêtes après les heures de classe.
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Les ressources d'aide de Tel-jeunes sont accessibles de 8 h à minuit, 7 jours sur 7, par téléphone au 1-800-263-2266 ou par texto au 514-600-1002.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne