Environnement Canada affirme que la chaleur extrême persiste en Ontario et au Québec

Une vague de chaleur accablante a continué de couvrir le sud du Québec, le centre et le sud de l'Ontario ainsi qu'une grande partie des provinces de l'Atlantique mercredi, avec des températures maximales entre 30 et 35 degrés Celsius et un facteur humidex donnant l'impression d'être à 40 degrés ou plus pendant le jour.

Le temps chaud devrait se poursuivre jusqu'à vendredi, selon Environnement Canada, avec des températures nocturnes restant au-dessus de 20 degrés.

Jennifer Smith, météorologue nationale chargée de la préparation aux alertes à Environnement et Changement climatique Canada, a déclaré qu'une vague de chaleur aussi intense «a rarement été observée si tôt en juin» et est similaire aux pires vagues de chaleur habituellement observées en juillet et en août.

Le temps «incroyablement humide» et les températures nocturnes relativement élevées rendent le temps de cette semaine particulièrement difficile, a indiqué Mme Smith mercredi lors d’une conférence de presse.

«Les gens ne sont pas en mesure de se rafraîchir pendant une période prolongée, dit-elle. Il fera chaud et humide pendant quelques jours dans l’est du Canada.»

Selon la météorologue, la vague de chaleur a déjà battu certains records de température et pourrait en battre davantage. À Montréal, par exemple, la température la plus élevée enregistrée en juin est 35 degrés, un record établi en 1964. Mercredi, elle devait atteindre 34 degrés.

Mesures additionnelles et recommandations

Toronto et Ottawa ont tous deux prolongé les heures d'ouverture de certaines piscines extérieures jusqu'à jeudi. À Montréal, les édifices publics, dont les bibliothèques et les centres culturels, sont également ouverts plus longtemps qu'à l'habitude.

Le ministère de la Santé du Québec recommande aux gens de passer au moins deux heures par jour dans un espace climatisé, de prendre au moins une douche ou un bain frais et de limiter l'activité physique.

Environnement Canada rappelle également aux gens de surveiller leurs proches, en particulier ceux qui souffrent d'un handicap, d'une maladie mentale ou qui vivent seuls.

Éric Lavigne, chercheur scientifique à Santé Canada, a tenu à souligner que le coup de chaleur «est une urgence médicale» et que l'épisode actuel de chaleur accablante peut présenter de graves risques pour la santé.

La vague de chaleur s'est étendue à certaines régions du Québec qui ont rarement connu des températures aussi élevées à cette période de l'année, notamment à Rimouski, dans la région du Bas-Saint-Laurent, où la température quotidienne moyenne en juin est de 21 degrés. La température dans cette ville d'environ 50 000 habitants pourrait atteindre 32 degrés mercredi.

Le porte-parole Frédéric Savard a indiqué que les piscines extérieures de la Ville ouvriront plus tôt que d'habitude cette année, mais toujours pas avant ce week-end. «Cette chaleur est exceptionnelle pour Rimouski, a-t-il souligné. Ce sont des températures que l'on voit habituellement en juillet ou en août.»

Il a ajouté que si cette chaleur devenait plus courante en juin, la Ville devra envisager d'ouvrir ses piscines plus tôt dans la saison.

Pannes d'électricité et désinformation

Les températures extrêmes n'ont pas empêché une panne d'électricité à Pointe-Claire, en banlieue de Montréal, qui a laissé 1600 clients d'Hydro-Québec sans électricité mercredi matin, dont une résidence pour personnes âgées.

La porte-parole d'Hydro-Québec Caroline Des Rosiers a déclaré que les travaux ne pouvaient pas être retardés, mais a ajouté que le service public avait pris des mesures pour réduire l'impact sur les résidents, notamment en commençant tôt dans la journée, soit à 7 heures. La panne s'est terminée vers 13 heures.

Certains résidents de la résidence pour personnes âgées Chartwell Le Wellesley à Pointe-Claire ont été transportés en autobus jusqu'à un centre commercial climatisé pour se rafraîchir pendant la panne de courant. Un porte-parole du centre a mentionné que les résidents étaient rentrés chez eux sains et saufs une fois le courant rétabli.

Pendant ce temps, une nouvelle étude du Centre national de recherche du Québec montre que les températures élevées au Québec sont associées à 470 décès et 225 hospitalisations chaque été.

«Je pense que cela donne vraiment un argument solide pour dire qu'il faut mettre en place des mesures pour réduire ce fardeau, qui va être de plus en plus lourd», a soutenu l'auteur principal de l'étude, Jérémie Boudreault, de l'Institut national de la recherche scientifique.

Mercredi également, l'Ordre des pharmaciens du Québec a exprimé sa consternation face à une nouvelle tendance des influenceurs des médias sociaux affirmant que les ingrédients des écrans solaires sont nocifs pour la peau. De telles allégations «scientifiquement infondées» pourraient mettre en danger la santé publique.

Michel Alsayegh, président de l'Ordre des chimistes, affirme que les écrans solaires sont conçus pour protéger la peau des effets nocifs des rayons ultraviolets (UV) du soleil et que la recherche scientifique démontre l'efficacité et l'innocuité de ces produits lorsqu'ils sont utilisés correctement.

«Il est inquiétant de voir des pseudo-experts inciter la population à renoncer à la protection solaire, augmentant ainsi le risque de cancer de la peau et d'autres dommages causés par les rayons UV», a-t-il déploré.

Au Nouveau-Brunswick, les températures devraient atteindre 30 à 35 degrés le jour — jusqu'à 45 degrés avec le facteur humidex — et entre 18 et 23 degrés la nuit.

Kate Wright, porte-parole du ministère du Développement social, a indiqué que le Nouveau-Brunswick a des règlements qui exigent que les maisons de retraite soient équipées d'un système capable de maintenir une température minimale à 23 °C.

Aucun maximum n'est fixé, car les besoins individuels peuvent varier, en particulier pour les personnes âgées, qui préfèrent des températures plus chaudes, a-t-elle précisé dans un communiqué.

— Par Maura Forrest à Montréal, avec des informations de Jean-Benoit Legault à Montréal et Hina Alam à Fredericton.

La Presse Canadienne