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Énoncé économique: il manque un sentiment d'urgence, disent le Bloc et le NPD

durée 18h54
21 novembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Bloquistes et néo-démocrates accusent les libéraux de ne pas saisir l'urgence de la situation face à la hausse du coût de la vie et y voient la preuve dans l'énoncé économique déposé mardi. Pour les conservateurs, c'est carrément un plan qui «n’a pas de bon sens».

C'est en ces termes que le chef de l'opposition officielle, Pierre Poilievre, a balayé du revers de la main le document d'environ 150 pages présenté par la ministre des Finances, Chrystia Freeland.

«Heureusement, nous avons un plan de gros bon sens. Un plan qui va plafonner les dépenses et éliminer le gaspillage afin de réduire l’inflation et les taux d’intérêt», a-t-il lancé dans un discours aux Communes.

M. Poilievre ne s'est pas présenté devant les médias, mardi après-midi, contrairement aux autres chefs des partis d'opposition qui avaient tous donné rendez-vous aux journalistes dans le foyer de la Chambre. Le député conservateur Gérard Deltell a néanmoins pris part à une mêlée de presse.

«Le choix, dans les prochaines élections, sera entre une coalition coûteuse qui va enlever votre argent, augmenter les impôts et permettre davantage de criminalité ou les conservateurs guidés par le gros bon sens qui vous permettraient de gagner un plus gros chèque de paie qui achète de la nourriture, de l’essence et des maisons dans des communautés sécuritaires», a poursuivi le chef conservateur.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a pour sa part souligné que plusieurs mesures annoncées dans l'énoncé économique n'entreront en vigueur que plus tard, certaines en  2025-2026.

«Force est de constater que le gouvernement ne comprend pas le mot ‘’urgence’'», a-t-il tranché.

Selon lui, la mise à jour économique est «d’une vacuité troublante». «Il n’y a aucune mesure avec un effet à court terme pour faire face à différents enjeux qui avaient clairement été soulevés», a-t-il dit en mentionnant notamment la crise du logement qui s'est installée depuis des années.

M. Blanchet a rappelé que les bloquistes ont fait pression pour des assouplissements additionnels aux modalités de remboursement de prêts accordés à des PME durant la pandémie, dans le cadre du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes.

Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, croit aussi que le document mis de l'avant par les libéraux «ne comble pas l’urgence des besoins des Canadiens».

«Ce n’est pas un budget évidemment, ce n’est même pas un mini-budget, c’est un microbudget», a-t-il illustré pour exprimer son insatisfaction.

Malgré tout, M. Singh s'est attribué le mérite de certains éléments annoncés à travers l'énoncé économique.

«On a dit au gouvernement qu’il doit agir et si il y a (des) mesures (...) pour le logement abordable, c’est grâce à nos efforts», a-t-il affirmé.

Le chef néo-démocrate a contourné la question d'un journaliste qui lui demandait si le contenu de l’énoncé économique pourrait l’amener à remettre en question son entente de soutien et de confiance avec le gouvernement libéral.

«Si le gouvernement met de l'avant un vote, nous verrons ce que le vote sera et ensuite nous déterminerons si nous allons le soutenir», s'est-il contenté de répondre.

L’entente de soutien et de confiance du NPD avec les libéraux est conçue pour assurer que ces derniers, en situation de gouvernement minoritaire, puissent rester au pouvoir jusqu’en 2025. En échange, les libéraux promettent d’accomplir une série de choses.

Émilie Bergeron et Michel Saba, La Presse Canadienne