É.-U.: les Haïtiens de Springfield sont menacés de devoir partir

SPRINGFIELD — Des milliers d'Haïtiens d'une petite ville de l'Ohio sont dans l'incertitude quant à leur avenir après la décision de l'administration Trump de mettre fin à leur statut de protection temporaire (TPS).

Le président américain Donald Trump a fait campagne sur la lutte contre l'immigration et, l'année dernière, a propulsé Springfield sous les projecteurs internationaux en affirmant à tort que les immigrants haïtiens de la ville de l'Ohio mangeaient des chats et des chiens.

Viles Dorsainvil raconte que sa famille craignait qu'il soit kidnappé en Haïti lorsqu'il a déménagé à Springfield fin 2020 et a travaillé dans des entrepôts et au service local de l'emploi et des services familiaux.

Il est désormais directeur exécutif du Centre de soutien aux Haïtiens de Springfield et affirme que son histoire est similaire à celle des quelque dix mille Haïtiens qui se sont installés dans la ville ces dernières années.

L'afflux rapide de personnes a redynamisé l'industrie locale et le gouverneur républicain de l'Ohio, Mike DeWine, a expliqué que les entreprises étaient reconnaissantes de pouvoir compter sur une main-d'œuvre croissante. M. DeWine a déclaré que la fin du TPS serait néfaste pour la communauté et qu'elle se heurtait à l'incapacité de l'industrie à trouver des travailleurs et à la possibilité que des Haïtiens soient au chômage.

Viles Dorsainvil affirme que de nombreux Haïtiens cherchent à s'installer dans d'autres pays, dont le Canada, mais que le voyage légal vers le nord nécessite un lien familial immédiat.

Plus tôt ce mois-ci, 44 personnes, principalement des Haïtiens, ont été retrouvées dans des conditions que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a qualifiées d'«horribles» à l'intérieur d'un camion cube au Québec, près de la frontière américaine.

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne