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Des Russes éviteraient les sanctions imposées après leur invasion de l'Ukraine

durée 06h05
18 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) avertit que les Russes soumis à des sanctions économiques en raison de leur attaque contre l'Ukraine pourraient tenter d’y échapper en utilisant des sociétés écrans et des crypto-monnaies et par l’intermédiaire de transactions immobilières.

Le Centre ajoute dans un nouveau bulletin spécial que ceux qui cherchent à blanchir les produits du crime et de la corruption pourraient essayer de dissimuler des actifs en transférant la propriété à des membres de la famille ou à des associés proches.

Le CANAFE tente de détecter le blanchiment d'argent en passant au crible un flux constant de données sur les transactions des banques, des compagnies d'assurance, des courtiers en valeurs mobilières, des entreprises de services monétaires, des courtiers immobiliers, des casinos et autres. Le CANAFE divulgue ensuite des renseignements à la police et aux partenaires de sécurité pour qu'ils les utilisent dans leurs enquêtes.

Le Canada a sanctionné des centaines d'individus et d'organisations russes pour l'invasion de l'Ukraine par Moscou en 2022, interdisant les transactions financières liées au Canada.

Le bulletin du CANAFE indique que les organisations et les individus russes cherchant à dissimuler de l'argent mal acquis sont connus pour utiliser des réseaux complexes de structures d'entreprise dans diverses juridictions pour masquer leur implication dans le système financier international. "Ces structures comprennent des sociétés fictives et écrans conçues pour masquer la propriété, les sources de fonds et les pays impliqués dans les transactions financières", écrit-on

Ces sociétés fictives, souvent enregistrées à des adresses dans des centres financiers de l’étranger ou des paradis fiscaux, pourraient avoir une présence en ligne minimale ou inexistante, explique le CANAFE. ``Les entités peuvent avoir des dénominations sociales trop génériques, non descriptives ou facilement confondues avec celles d'une entité plus connue. De plus, la dénomination sociale peut être régulièrement mal orthographiée de différentes manières.''

Le CANAFE indique que d'autres caractéristiques possibles des transactions suspectes incluent:

_ l'implication de cabinets d'avocats, dont des prestataires de services aux entreprises basés sur des places financières étrangères, historiquement spécialisés sur la clientèle russe ;

_ utilisation des institutions financières canadiennes comme point de transit pour le blanchiment d'argent international;

_ les établissements financiers ou leurs intermédiaires connectés au système de paiement russe, après que plusieurs banques russes aient été retirées d’un système de messagerie de paiement;

_ l'utilisation d'opérations immobilières à des fins de blanchiment d'argent, notamment dans des juridictions telles que les Émirats arabes unis et la Turquie.

Des transactions suspectes en monnaie virtuelle liées à la Russie pourraient être initiées ou envoyées à des adresses de protocole Internet en Russie, en Biélorussie ou dans des juridictions voisines dotées de systèmes anti-blanchiment faibles, selon le CANAFE. ``L'analyse des transactions de crypto-monnaie indique que les entités et les individus russes représentent une part disproportionnée des crimes activés par la crypto-monnaie, y compris la fraude en ligne.''

Jim Bronskill, La Presse Canadienne