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Des organes de presse refusent de signer les nouvelles règles du Pentagone

durée 19h55
13 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

Des organes de presse, dont le New York Times, l'Associated Press et la chaîne de télévision conservatrice Newsmax, ont annoncé lundi qu'ils ne signeraient pas un document du ministère de la Défense concernant ses nouvelles règles de presse. Il est donc probable que l'administration Trump expulse leurs journalistes du Pentagone.

Ces médias affirment que cette politique menace de les pénaliser pour des activités de collecte d'informations de routine protégées par le Premier Amendement. Lundi, le Washington Post et The Atlantic ont également publiquement rejoint le groupe qui a annoncé son refus de signer.

Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a réagi en publiant la déclaration du Times sur X et en y ajoutant un émoji agitant la main. Son équipe a indiqué que les journalistes qui ne prennent pas acte de cette politique par écrit d'ici mardi devront remettre leur badge d'accès au Pentagone et libérer leur espace de travail le lendemain.

Les nouvelles règles interdisent aux journalistes l'accès à de larges pans du Pentagone sans escorte et prévoient que M. Hegseth peut révoquer l'accès presse des journalistes qui sollicitent auprès de tout membre du ministère de la Défense des informations — classifiées ou non — dont il n'a pas autorisé la publication.

Newsmax, dont les journalistes à l'antenne soutiennent généralement l'administration du président Donald Trump, a déclaré : «Nous pensons que ces exigences sont inutiles et onéreuses et espérons que le Pentagone réexaminera la question.»

Le porte-parole en chef du Pentagone, Sean Parnell, a indiqué que ces règles établissent des «procédures médiatiques de bon sens».

«La politique ne leur demande pas d'accepter, mais simplement de reconnaître qu'ils comprennent notre politique, a expliqué M. Parnell. Cela a provoqué une véritable crise chez les journalistes, qui se sont mis à pleurer sur Internet. Nous maintenons notre politique, car c'est ce qui est le mieux pour nos troupes et la sécurité nationale de ce pays.»

Pete Hegseth a également relayé la question d'un abonné: «Est-ce parce qu'ils ne peuvent pas circuler librement au Pentagone ? Pensent-ils mériter un accès illimité à une installation militaire hautement classifiée en vertu du Premier Amendement ?»

M. Hegseth a répondu: «Oui.» Les journalistes affirment qu'aucune de ces affirmations n'est vraie.

Les journalistes du Pentagone affirment que signer la déclaration revient à admettre que la divulgation d'informations non approuvées par le gouvernement porte atteinte à la sécurité nationale. «C'est tout simplement faux», a expliqué David Schulz, directeur de la Clinique pour la liberté des médias et l'accès à l'information de l'Université Yale.

Les journalistes ont affirmé porter des badges depuis longtemps, ne pas accéder aux zones confidentielles et ne pas divulguer d'informations risquant de mettre en danger les Américains.

«Le Pentagone a certainement le droit d'élaborer ses propres politiques, dans les limites de la loi, a déclaré la Pentagon Press Association dans un communiqué publié lundi. Il n'est cependant ni nécessaire ni justifié d'exiger des journalistes qu'ils confirment leur compréhension de politiques vagues et probablement inconstitutionnelles comme condition préalable à la publication d'articles depuis les installations du Pentagone.»

Rappelant que les contribuables versent près de mille milliards de dollars américains par an à l'armée américaine, Richard Stevenson, chef du bureau du Times à Washington, a indiqué que «le public a le droit de savoir comment fonctionnent le gouvernement et l'armée».

Donald Trump a exercé des pressions sur les médias de plusieurs manières: ABC News et CBS News ont conclu des accords à l'amiable à la suite des poursuites liées à leur couverture médiatique. Il a également engagé des poursuites contre le New York Times et le Wall Street Journal et a tenté de couper le financement de services publics, comme Voice of America et Radio Free Europe/Radio Liberty.

David Bauder, The Associated Press

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