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Des bisons réintroduits au parc national Banff se sont très bien adaptés

durée 15h58
11 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

BANFF, Alb. — Les responsables de Parcs Canada tentent de déterminer quelle est la prochaine étape pour un troupeau de bisons des plaines au parc national Banff, depuis qu'un rapport montre que sa réintroduction dans l'arrière-pays du parc a été un succès.

Le rapport d'étape sur ce projet pilote de cinq ans, publié en ligne cette semaine, indique qu'après le déplacement en 2017 de 16 bisons du parc national Elk Island, près d'Edmonton, au parc de Banff, le troupeau était passé à plus de 80 têtes. Parcs Canada a refusé une demande d'entrevue, mais le rapport indique que le projet pilote a été un succès.

«Le projet pilote de cinq ans est le fruit des travaux les plus récents de Parcs Canada pour soutenir le rétablissement du bison des plaines et a permis de déterminer que le parc national Banff est un endroit où le bison peut évoluer avec succès au sein du paysage, lit-on dans le rapport. 

«Compte tenu de ces résultats positifs, il est recommandé de maintenir le bison dans le paysage de la région sous une forme contrôlée et mesurée.»

Le rapport indique que les bisons sont restés en bonne santé et ont démontré un bon taux de croissance, avec un minimum de décès, se sont bien adaptés à l'habitat de montagne et sont restés principalement à l'intérieur des limites du parc.

Trois bisons mâles ont erré hors du parc à l'été 2018, après que les animaux aient été autorisés à errer dans la nature. L'une de ces bêtes a été abattue par le personnel de la faune à l'extérieur du parc, tandis que les deux autres ont été emmenées dans des enclos clôturés ailleurs. Le rapport indique qu'un quatrième bison mâle s'est aventuré hors du parc en 2021 et a également été tué par le personnel de la faune. Deux bisonneaux sont morts de causes naturelles en 2019 et 2020, indique le rapport.

Aucun autre animal du parc n'a été affecté négativement et il n'y a eu aucun rapport de menaces à la sécurité publique ou de dommages matériels, ajoute le rapport. Par contre, le projet a renforcé les relations avec plusieurs communautés autochtones, notamment des cérémonies pour bénir les animaux, ainsi que des randonnées annuelles pour les femmes et les jeunes. Le projet prévoyait également des programmes éducatifs pour en apprendre davantage sur les bisons, en ligne et en personne.

Parcs Canada recueille maintenant les commentaires du public, y compris des communautés autochtones, jusqu'au 14 décembre sur ce qu'ils pensent du projet afin de déterminer la suite des choses. 

«On prévoit que la publication de ce rapport ainsi que le processus de participation qui l'entoure ouvriront la voie à la gestion du bison au cours des dix prochaines années et au-delà, en tenant compte des commentaires des Autochtones, des intervenants et du public, ainsi que de la surveillance et de la recherche continues», indique-t-on.

Avec les Autochtones

Marie-Ève Marchand, qui faisait partie de la campagne de conservation «Bison Belong» pour ramener les animaux à Banff, organise des randonnées autochtones pour apercevoir le troupeau. Elle a eu des bons mots pour le rapport d'étape du projet pilote.

«C'est beau de voir ce qu'on peut faire en donnant un peu d'espace aux bisons et en leur laissant cinq ans pour s'installer, a-t-elle déclaré vendredi. Il y a tellement de points positifs, même en si peu de temps. Ils sont là pour de bon.»

Mme Marchand estime que l'une des prochaines étapes devrait envisager une responsabilité partagée du troupeau avec les communautés autochtones. «Il y a beaucoup de place pour grandir dans les relations et l'apprentissage», a-t-elle soutenu. 

Diandra Bruised Head, membre de la nation Kainai, qui participe à la randonnée des femmes pour apercevoir les bisons, s'est dite heureuse d'apprendre que le projet avait réussi. «Je suis extrêmement fière, mais je ne suis pas surprise», a-t-elle dit. 

Selon Mme Bruised Head, le bison – ou le buffle, comme les appellent traditionnellement les Autochtones – est un exemple parfait de la façon dont la science occidentale peut être équilibrée avec les connaissances traditionnelles des premiers peuples.

La première nation Stoney Nakoda, à l'est de Banff, a effectué une évaluation culturelle du bison en tant qu'espèce importante pour les Autochtones. Une équipe a ainsi travaillé avec des aînés, des gardiens du savoir et des jeunes pour mieux comprendre l'habitat, le comportement et les pratiques du bison, d'un point de vue autochtone. 

L'équipe a découvert que le bison avait aidé les habitants de Stoney Nakoda à se reconnecter à leurs terres traditionnelles, aux routes de migration, ainsi qu'aux sites de campement, de chasse et de cueillette dans le parc.

Le rapport autochtone comprenait 11 recommandations pour assurer le succès continu du projet et pour la gestion coopérative du troupeau de bisons.

La Presse Canadienne