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Des bénévoles d'Halifax s'organisent pour venir en aide aux sans-abris

durée 09h11
24 novembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

HALIFAX — Debout dans un campement de sans-abris en périphérie d'Halifax, Aaron Haynes affirme que la nourriture, les conseils et les fournitures fournis par des bénévoles lui réchauffent le moral, même si le froid glacial de l'hiver se rapproche de jour en jour.

«Ils font l'œuvre de Dieu, comme le dit l'expression. Ils m'ont en fait aidé avec ma santé mentale», a déclaré M. Haynes, qui vit dans une tente à Lower Sackville, sur un terrain de balle que la municipalité régionale d'Halifax a désigné comme site pour les sans-abris.

«Ils font le tour et parlent à tout le monde et s'assurent qu'ils vont bien, a-t-il souligné. Ils font de belles choses pour les gens, ce qui est incroyable.»

À proximité, Samantha Banks, vice-présidente de The Gated Community—Cobequid Ball Field, un groupe qui vient en aide aux sans-abris, affirme qu'elle n'est que l'une des nombreux Néo-Écossais qui se regroupent pour aider des personnes sans logis.

À une certaine époque, la population sans abri dans les zones suburbaines avait tendance à être hors de vue et dans les zones boisées, a indiqué mardi Mme Banks, une infirmière d'urgence ayant deux enfants. Cependant, dit-elle, cette époque est révolue. 

«L'itinérance est réelle, répandue et présente dans nos communautés et quelqu'un doit faire quelque chose», affirme-t-elle.

Son groupe fournit de tout, des sous-vêtements propres aux repas chauds quotidiens, servis chaque soir sous une bâche grise donnée.

«La fermeté affecteuse n'est pas la façon de gérer ce genre de situation. Personne ne veut vivre dans une tente (…) la grande majorité devra bientôt marcher péniblement dans la neige pour se rendre à un pot portatif.»

Des abris à venir

Cependant, son organisation à but non lucratif s'inquiète de plus en plus de la façon dont la communauté des terrains de balle – et d'autres campements désignés par la ville – survivra à l'hiver. Ses résidants attendent la réalisation d'une promesse de la province de fournir à Halifax 100 «maisons en palettes» – de petites unités avec serrures, électricité, mais pas de plomberie.

Jeudi, Trevor Boudreau, ministre des Services communautaires, n'a pas fourni de date ferme sur les unités. Il a déclaré que la province les avait commandés et travaillait avec les municipalités pour trouver les endroits où ils pourraient être localisés, ajoutant que les maisons devraient être prêtes à être occupées dans «les deux prochaines semaines».

Paul Russell, conseiller de la région de Lower Sackville, affirme que les plans initiaux visant à ériger des abris à l'extérieur d'une installation sportive, à seulement deux kilomètres du terrain de balle, ne sont plus clairs en raison des «inquiétudes» de résidants locaux.

«C'est que personne ne veut d'eux (les abris) dans leur jardin (...) il s'agit donc d'essayer de trouver les emplacements les plus compatibles pour eux», a-t-il expliqué jeudi en entrevue.

Il est presque certain qu'il n'y aura pas assez de palettes pour les quelque 178 personnes vivant sous des tentes à travers la municipalité, a-t-il ajouté.

Malgré toute l'incertitude, Mme Banks a déclaré que son groupe avait coordonné les dons de bâches isolées et de radiateurs portatifs au propane pour les gens, mais elle dit qu'elle est toujours «pétrifiée» par le danger que le froid représente pour les résidants.

Projet de refuge de jour

À environ 15 kilomètres de là, derrière un cimetière dans la banlieue de Dartmouth, des bénévoles travaillent dans un autre petit campement sur un terrain de la ville – et craignent également le sort des tentes une fois le froid arrivé.

Pam Taylor dit qu'elle essaie de créer un organisme à but non lucratif semblable à celui de Lower Sackville, en appelant son groupe «Caring for our community». Son objectif est de créer un refuge de jour où les gens peuvent recevoir du soutien et un repas du soir.

«Nous voulons bâtir une communauté et ensuite aider à orienter les gens vers les services», a-t-elle indiqué.

Ryan Bradley, qui vit dans sa jeep en panne, dit qu'il espère que Mme Taylor réussira. Il a récemment subi des brûlures lors d'un incendie dans un hôtel et, après sa sortie de l'hôpital, il n'a trouvé aucune chambre abordable dans la ville.

L'idée de Mme Taylor «serait utile à toute personne dans ma situation», a déclaré M. Bradley dans une entrevue mardi, ajoutant qu'à mesure que les températures baissent, il ne peut pas se permettre de garder son chauffage au propane portable allumé.

«Un endroit où aller se réchauffer, peut-être manger un morceau et un sourire amical, ça aide beaucoup», a-t-il assuré.

Michael Tutton, La Presse Canadienne