Danielle Smith défend les nouveaux frais d'administration du vaccin contre la COVID


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Par La Presse Canadienne, 2025
EDMONTON — L'achat inutile de médicaments contre la douleur et la fièvre pour enfants par l'Alberta il y a trois ans a contribué à la décision de la province de facturer 100 $ à certaines personnes pour une injection de vaccin contre la COVID-19 cet automne, a indiqué samedi la première ministre Danielle Smith.
Mme Smith a déclaré à une émission de radio provinciale qu'une grande partie des quelque 1,4 million de flacons de médicaments provenant de Turquie, que l'Alberta a achetés 70 millions $ en 2022 lors d'une pénurie nationale, a dû être donnée cette année à des régions du monde déchirées par la guerre.
Le personnel de santé de première ligne avait fait savoir que la consistance plus épaisse du médicament risquait d'obstruer les sondes d'alimentation.
Elle a ajouté que ce délestage avait amené le gouvernement à se demander : «Qu'est-ce qui va encore être gaspillé ?»
«Les gens étaient vraiment très en colère à l'idée que 20 millions $ de produits puissent être gaspillés», a expliqué Mme Smith lors du premier épisode de son émission samedi, après une pause estivale.
«C'était comme si des signaux d'alarme retentissaient, indiquant qu'il y avait un problème. Nous essayons donc d'être des contribuables respectueux. Je vous ai bien entendu. Essayons de trouver un moyen de minimiser le gaspillage», a-t-elle ajouté.
Le gouvernement de l'Alberta a confirmé cette semaine que le vaccin contre la COVID-19 coûtera 100 $.
Cette mise à jour survient deux mois après que le gouvernement a annoncé que les résidents devront payer le vaccin de leur poche.
Les travailleurs de la santé, certaines personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents, comme ceux touchant les poumons et le cœur, ne paieront pas le vaccin, et pourront commencer à prendre rendez-vous à partir du 1er octobre.
Tous les autres pourront s'attendre à obtenir des rendez-vous payants trois semaines plus tard.
Le plan initial prévoyait que le vaccin soit payé par les travailleurs de la santé. Mme Smith a mentionné cette semaine que les revendications syndicales formulées lors des négociations collectives ont mené à ce changement.
La province a également modifié le mode de distribution des vaccins, car les pharmacies ne reçoivent plus d'approvisionnement. Les vaccins contre la COVID-19 seront désormais disponibles dans les cliniques de santé publique.
Le gouvernement Smith a été critiqué pour faire payer les Albertains pour un vaccin administré sans frais dans tous les établissements d'autres provinces et territoires canadiens.
Mme Smith a qualifié samedi ces frais de «coup d'essai» et a défendu la décision de la province, affirmant que c'était la première fois que le gouvernement fédéral ne couvrait pas la facture du vaccin et que la courte durée de conservation des médicaments risquait d'accroître le gaspillage.
«Lorsque le gouvernement fédéral nous a annoncé cette saison qu'il ne le payait pas, nous avons dû poser des questions assez difficiles sur le nombre de personnes qui y ont accès, la quantité que nous commandons et la quantité gaspillée», a-t-elle mentionné.
«La valeur des produits jetés au cours des trois dernières années s'élève à 284 millions $», a-t-elle précisé.
Elle a ajouté que le gouvernement prévoyait de faire preuve de transparence à l'avenir sur le nombre de doses inutilisées et jetées cette année.
«Nous verrons comment cela se passera cette année. (…) Les gens porteront alors un jugement sur la politique», a-t-elle indiqué.
Un obstacle à la vaccination?
Les experts en santé publique ont qualifié la stratégie de la province face à la COVID-19 d'irresponsable et ont déclaré qu'elle créerait davantage d'obstacles à la vaccination et entraînerait une augmentation des coûts du système de santé.
Les défenseurs et l'opposition néo-démocrate ont demandé au gouvernement du Parti conservateur uni d'étendre davantage la couverture, y compris à toutes les personnes âgées.
Mme Smith a souligné que les vaccins contre la grippe resteront gratuits.
«Santé Canada recommande à tout le monde de se faire vacciner contre la grippe, car la grippe peut avoir des effets négatifs aussi bien sur les très jeunes que sur les personnes très âgées. C'est tellement triste lorsqu'une personne contracte un virus respiratoire et en meurt», a-t-elle déclaré.
«Ce n'est pas ce que nous avons vu avec la COVID. Il semble que la COVID soit particulièrement à risque pour les personnes souffrant de multiples affections préexistantes, immunodéprimées et ayant dépassé un certain âge», a-t-elle avancé.
— Avec des informations de Matthew Scace
Fakiha Baig, La Presse Canadienne