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Cowichan: la C.-B. fait du porte-à-porte pour écouter les inquiétudes des résidents

durée 20h19
10 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

Le bureau du premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a nommé une «agente de liaison communautaire» chargé de rencontrer les résidents de Richmond, en Colombie-Britannique, et de faire du porte-à-porte pour discuter avec ceux qui pourraient être touchés par la décision historique concernant le titre autochtone des Cowichan.

Un dépliant distribué aux résidents indique que le rôle de cette personne est de répondre à leurs questions et d'écouter leurs préoccupations et leurs expériences, notamment concernant les répercussions de la décision de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, rendue en août, sur leurs «hypothèques, leurs refinancements, leurs ventes immobilières ou leurs permis».

«Cette décision a suscité des inquiétudes chez certains propriétaires et petites entreprises. Je souhaite vous entendre», peut-on lire dans le dépliant.

En réponse aux questions concernant le dépliant, le bureau du premier ministre a précisé qu'il y a environ 45 propriétés privées dans la zone de 300 hectares visée par le titre autochtone, et au moins 100 autres dans des zones revendiquées par les Cowichan, mais exclues de la zone par le juge.

«Nous comprenons que cette période est source d'incertitude pour les personnes vivant dans la zone revendiquée et que beaucoup ont de nombreuses questions», a déclaré le bureau du premier ministre. Le communiqué précise que l'objectif est d'offrir aux résidents et aux commerçants un point de contact communautaire et de permettre à la province de les entendre directement au sujet des répercussions possibles de la décision.

«Avec la permission du résident, les renseignements fournis pourront être pris en compte par la province afin de déterminer la suite à donner au jugement», indique le communiqué.

Kristine Ciruna sera la personne-ressource. Le bureau du premier ministre a indiqué qu'elle possède une «vaste expérience» en matière de mobilisation communautaire sur divers enjeux, notamment ceux liés aux Premières Nations.

Le jugement stipule que les tribus Cowichan possèdent un titre autochtone sur le territoire délimité, que les titres de la Couronne et de la ville qui s'y trouvent sont défectueux et invalides, et que l'octroi de titres privés par le gouvernement a porté atteinte de manière injustifiée au titre des Cowichan.

La province a indiqué que son personnel est en contact avec les résidents et les commerçants du secteur, notamment en faisant du porte-à-porte et en discutant directement avec les propriétaires.

Le communiqué précise que le dépliant contenant les coordonnées de Mme Ciruna a été déposé devant la porte des résidents absents. Le tract a également attiré l'attention de Steve Kooner, député conservateur de l'opposition en Colombie-Britannique pour la circonscription de Richmond-Queensborough, qui a critiqué le gouvernement pour avoir «distribué en secret des lettres vagues et de dernière minute» aux résidents de Richmond.

Selon lui, ce tract visait à «limiter les dégâts» après que la province ait omis d'informer les Britanno-Colombiens des implications des revendications territoriales il y a des années.

«Si le NPD était véritablement attaché à la transparence et au soutien des résidents, il aurait dialogué proactivement avec les propriétaires il y a des années, au lieu de se précipiter pour envoyer des lettres de dernière minute afin de dissimuler ses agissements», a déclaré M. Kooner dans un communiqué.

M. Kooner a ajouté que la lettre ne fournissait pas non plus aux propriétaires d'«engagements concrets ni de clarté juridique».

Aucune difficulté de financement rapportée

La semaine dernière, M. Eby a déclaré que si des personnes rencontraient des difficultés de financement, elles devraient en informer le gouvernement afin que la province puisse réagir.

Il a toutefois précisé que le gouvernement n'avait pas encore constaté ces difficultés et n'avait reçu aucun refus de financement de la part des banques.

La Banque Nationale a déclaré le mois dernier, dans un communiqué, que la décision concernant le titre de propriété n'avait «pas influencé» ses décisions de financement, après que la conseillère municipale de Richmond, Alexa Loo, eut affirmé que la banque avait refusé de financer un projet d'envergure en raison de cette affaire.

M. Eby a indiqué qu'il régnait «une grande incertitude» quant à la décision.

«Il nous reste du chemin à parcourir, mais le gouvernement de la Colombie-Britannique prendra les mesures nécessaires pour protéger les propriétaires fonciers tout au long de ce processus», a-t-il dit.

La Ville de Richmond a tenu une réunion d'information le mois dernier afin d'expliquer la décision et ses projets, tout en permettant aux propriétaires d'exprimer leurs préoccupations.

Le maire de Richmond, Malcolm Brodie, a annoncé à l'assistance que la décision faisait l'objet d'un appel.

«La prochaine étape consiste à demander à la cour de suspendre l'application de l'ordonnance précédente», a précisé M. Brodie.

Bien que les tribus Cowichan n’aient pas cherché à faire invalider leurs titres privés dans cette affaire, la juge a déclaré dans sa décision que celle-ci établirait un précédent selon lequel «les concessions provinciales de la Couronne en pleine propriété n’éteignent ni ne remplacent définitivement le titre autochtone» et que les articles de la Loi sur les titres fonciers concernant le caractère définitif des droits de propriété incontestable «ne s’appliquent pas au titre autochtone».

Nono Shen, La Presse Canadienne

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