Chefferie du PLC: Mark Carney et les conservateurs, du pareil au même selon Singh


Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh accuse Mark Carney, candidat dans la course à la chefferie du Parti libéral du Canada, de vouloir supprimer des emplois dans la fonction publique au même titre que les conservateurs de Pierre Poilievre.
M. Singh a fait mardi ce rapprochement clair entre celui qui est vu, dans des sondages, comme le favori pour accéder au poste de chef libéral, et le chef de l'opposition officielle qu'il a l'habitude de cibler dans ses lignes d'attaque.
«C'est ce que les conservateurs font tout le temps. Je suis surpris un peu que Mark Carney a commencé à dire la même chose», a-t-il lancé au cours d'un point de presse tenu à Hamilton, ville ontarienne située en périphérie de Toronto.
L'ex-gouverneur de la Banque du Canada a assuré, au cours d'une récente entrevue accordée à Radio-Canada, qu'il ne comptait pas mettre à pied des fonctionnaires. Plutôt, M. Carney promet de réduire l'accroissement de la taille de l'État observé au cours des dernières années et d'aller chercher des économies dans l'«efficience».
«Il faut utiliser la technologie et il faut faire une distinction entre les dépenses opérationnelles et les investissements de capitaux, c'est-à-dire les investissements du gouvernement du Canada qui sont catalyseurs pour les investissements privés», a-t-il dit au cours de cet entretien.
N'empêche, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) estime que M. Carney et l'ex-premier ministre conservateur Stephen Harper «partagent les mêmes valeurs».
Ces «valeurs» équivalent, selon M. Singh, à une volonté de «couper les services» livrés à la population canadienne et «donner des cadeaux aux riches PDG».
«Ce n'est pas surprenant parce qu'il était le choix de l’ancien premier ministre Stephen Harper, l'ancien premier ministre conservateur, (qui) a voulu que Mark Carney devienne son ministre des Finances», a-t-il dit.
Dans sa récente entrevue accordée à Radio-Canada, M. Carney a soutenu qu'«il y a plusieurs différences» entre M. Poilievre et lui, échange au cours duquel il a confirmé avoir reçu l'offre de M. Harper mentionnée mardi par M. Singh.
Le diffuseur public cite d'ailleurs dans un article l'ancien directeur des communications de M. Harper, Dimitri Soudas, affirmant que l'ex-premier ministre «ne soutient certainement pas M. Carney de quelque manière que ce soit».
Toujours dans le clan conservateur, le député Michael Barrett a convié mardi les représentants de la presse parlementaire dans le foyer de la Chambre des communes pour que les troupes de Pierre Poilievre continuent de lancer leurs flèches à M. Carney, qui aspire à devenir premier ministre.
M. Barrett, porte-parole de son parti en matière d'éthique, croit que celui qu'il surnomme «Carbon Tax Carney» à tour de bras doit «dire la vérité» aux Canadiens au sujet de «ses nombreux conflits d'intérêts».
«Vous devez divulguer toutes les formes de rémunération que vous avez reçues en conseillant Justin Trudeau et le Parti libéral du Canada, ainsi que toute rémunération que vous avez reçue ou que vous recevrez à la suite de votre départ de vos différents postes», a-t-il écrit dans une lettre peu de temps avant de s'adresser aux médias.
Durant son échange avec les journalistes, M. Barrett a été incapable de dire si M. Carney a violé quelque règle sur l'éthique que ce soit, mais il a associé ce dernier aux libéraux qui «enfreignent» les règles et «contournent» les lois.
M. Barrett a également refusé de dire s'il croit qu'un aspirant chef libéral doit être tenu aux mêmes standards éthiques qu'un candidat, tous partis confondus, qui cherche à devenir député au terme d'élections. L'élu conservateur a plutôt affirmé qu'il y a une distinction entre «une personne assise dans le bureau du premier ministre et une autre qui ne l'est pas».
- Avec des informations de Michel Saba
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne