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Budget Girard: patrons et syndicats restent sur leur appétit

durée 16h44
12 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — Voici diverses réactions au budget présenté mardi par le ministre des Finances, Eric Girard:

Patrons

«C’est un budget qui est vide, qui a très peu d’impact sur le secteur manufacturier et qui aura très peu d’impact sur l’économie du Québec dans le contexte actuel», s’est exclamée en entrevue Véronique Proulx, du regroupement Manufacturiers et exportateurs du Québec.

«Il y a très peu de mesures qui ont été annoncées pour rehausser la productivité de nos entreprises et dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre», déplore Mme Proulx.

François Vincent, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, se dit «inquiet» des répercussions sur l’économie, «parce que je cherche encore où est la vision stratégique pour les PME dans ce budget-là».

Il trouve cependant louable la révision des dépenses annoncée par le gouvernement. «Les PME ont demandé et redemandé que le Québec se serre la ceinture, regarde comment améliorer son efficience. On est content que dans le document le plus important, il y ait un objectif de voir comment on peut améliorer l’efficacité de l’État», a ajouté M. Vincent.

Michel Leblanc, de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, se serait attendu à des mesures pour accélérer la reprise. «On a un déficit qui est très élevé, 11 milliards $. En situation économique incertaine, ça peut s’expliquer. Ce qui est malheureux, c’est qu’avec un déficit de cette ampleur, il n’y a pas de mesures qui vont permettre d’accélérer l’investissement et la croissance.»

Syndicats

Du côté syndical, on s’est montré rassuré du fait que les augmentations de salaires et des conditions de travail récemment négociées avec le secteur public semblent avoir été bien inscrites au budget. Toutefois, on note plusieurs absences et on craint pour une vague d’austérité à venir après la révision des dépenses gouvernementales.

Magali Picard, présidente de la FTQ, est restée sur son appétit. «On aurait souhaité voir le gouvernement adresser les crises actuelles», comme celle du logement et particulièrement du logement social. «On a du vieux mâché. Il n’y a rien de nouveau dans ce budget-là. On espérait aussi voir le gouvernement adresser la situation en ce qui a trait au transport collectif», affirme-t-elle, alors que le gouvernement caquiste «continue à investir dans le béton».

Caroline Senneville, présidente de la CSN, juge ce budget 2024-2025 «sans grande envergure», avec «beaucoup de reconduction de mesures déjà annoncées» et rien pour le logement social. Elle se montre sceptique du «double discours» du gouvernement voulant qu’il ne touchera pas aux services publics, mais qu’il va tout de même revoir ses dépenses.

Robert Comeau, président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), trouve «décevant» le budget, parce que «le gouvernement se prive de certains revenus» puisque les baisses d’impôt sont maintenues ainsi que les versements au Fonds des générations, par exemple. «On aurait pu faire des choix différents, ce qui nous aurait donné 3 à 4 milliards $ par année supplémentaires.»

Habitation

Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), qui défend les droits des locataires, reçoit «avec énormément de déception» ce budget Girard.

«Le Québec traverse une crise du logement très profonde, non seulement une pénurie généralisée de logements locatifs, mais une inabordabilité croissante, qui fait très mal, notamment aux ménages locataires à faible et modeste revenus. Et on espérait sincèrement une programmation sur plusieurs années, un objectif gouvernemental ambitieux, pour donner espoir aux ménages locataires qu’une sortie de crise était possible», a tonné Mme Laflamme.

L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation (APCHQ) se dit également déçue que Québec ait écarté dans son budget «des mesures fortes favorisant les mises en chantier, et cela, même s’il reconnaît que le déséquilibre entre l’offre et la demande de logements s’accentue».

Lia Lévesque, La Presse Canadienne