Bruce Fanjoy, qui a battu Pierre Poilievre, s'engage dans le deuxième acte

OTTAWA — Le député libéral Bruce Fanjoy conserve dans son bureau une vitrine carrée contenant une paire de chaussures peintes à la peinture en aérosol qu'il portait pendant sa campagne électorale fédérale.

Il l'appelle sa «Coupe Stanley».

M. Fanjoy a été élu député de la circonscription de Carleton, dans la région d'Ottawa, lors des dernières élections, après avoir défait le chef conservateur Pierre Poilievre, qui détenait ce siège depuis plus de vingt ans.

«Je crois que les gens de Carleton sont ravis de ce qui s'est passé, a dit M. Fanjoy. Même ceux qui n'ont pas voté pour moi sont curieux de me rencontrer.»

Pendant près de deux ans, M. Fanjoy a rencontré et discuté avec les membres de sa communauté avant les élections, usant deux paires de chaussures et une paire de bottes d'hiver.

Maintenant qu'il est député, M. Fanjoy affirme que cela ne changera pas, précisant qu'il compte faire du porte-à-porte tout l'hiver. Lors de sa campagne de porte-à-porte, M. Fanjoy explique qu'il présente les projets du gouvernement et s'informe des préoccupations de ses électeurs, notamment l'accessibilité financière, l'immigration et les changements au sein de la fonction publique.

«Je dis aux gens que l'élection n'était que le premier acte, et que le premier acte est terminé, a fait valoir M. Fanjoy. Nous sommes maintenant au deuxième acte, et il s'agit de tirer le meilleur parti possible de cette opportunité.»

«Il n'a jamais été question de simplement vaincre M. Poilievre. Il s'agissait de servir le pays et les citoyens de Carleton.»

Malgré la fin de l'élection, M. Fanjoy confie qu'il doit encore régulièrement faire face à des «trolls» sur les réseaux sociaux.

«Je pense que, d'une certaine manière, ceux qui ont essayé de me discréditer m'ont en réalité soutenu, car ils n'y sont pas parvenus», a affirmé M. Fanjoy, qui a épinglé sur sa page une publication de 2024 où il répond à un détracteur qui affirmait qu'il ne pourrait pas battre M. Poilievre, disant: «Vous verrez.»

M. Fanjoy a ajouté qu'il s'efforce d'être une voix positive sur les médias sociaux et que la toxicité qui imprègne certains discours politiques est néfaste pour le pays.

Interrogé sur ses sentiments à la suite de la réélection de M. Poilievre comme député après sa victoire à l'élection partielle dans la circonscription rurale albertaine de Battle River—Crowfoot, M. Fanjoy a déclaré: «C'est ça, notre démocratie. Elle est imparfaite.»

M. Fanjoy, qui pendant la campagne avait critiqué la représentation de la circonscription par M. Poilievre, a fait valoir que ce dernier n'avait «rien appris de sa défaite dans Carleton».

«Il ignore maintenant Battle River—Crowfoot», a déploré M. Fanjoy.

M. Fanjoy, passionné par son rôle au sein du Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes, a affirmé que son rôle actuel est de tout mettre en œuvre pour aider les résidents de sa circonscription.

«Le service a toujours été une constante dans ma vie», a dit M. Fanjoy, qui travaillait auparavant dans les ventes et le marketing.

«Le service aux autres, le fait d'analyser une situation et de chercher comment apporter mon aide, font partie intégrante de ma personnalité. C'est ce que nous faisons.»

Catherine Morrison, La Presse Canadienne