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Braconnage en Nouvelle-Écosse: une arrestation et 113 kg de bébés anguilles saisies

durée 16h15
8 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

HALIFAX — Des agents des pêches ont saisi 113 kilogrammes de bébés anguilles d'une valeur d'environ 500 000 $ et ont procédé à une arrestation vendredi lors d'une inspection à Enfield, près d'Halifax, dans le cadre d'une opération pour mettre fin à la pêche illégale.

Le ministère fédéral des Pêches a également annoncé avoir saisi un camion et une remorque ainsi que 15 792 $ en espèces lors de l'inspection.

«Comme ces questions font l'objet d'une enquête, aucun détail supplémentaire ne sera fourni pour le moment, a indiqué lundi la porte-parole du ministère, Lauren Sankey, dans un courriel. Pour maintenir l'intégrité de nos opérations, nous ne divulguons pas le nombre d'agents actifs ni les activités spécifiques qu'ils entreprennent.»

Le ministère a interdit la pêche aux bébés anguilles, appelés civelles, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse pendant 45 jours le 15 avril, après avoir reçu des rapports faisant état de braconnage et de violence entre pêcheurs. Les civelles valent plus de 4000 $ le kilogramme. Elles sont pêchées la nuit et transportées vivantes en Asie, où elles sont élevées pour l'alimentation.

Des responsables ont déclaré lundi que depuis l'interdiction de pêche, ils avaient procédé à 53 arrestations et saisi 123 kilogrammes de civelles, 28 épuisettes, 46 pièges à poissons – appelés verveux – quatre véhicules, une remorque et plus de 15 000 $ en espèces.

En tout, 35 personnes ont été arrêtées, par rapport aux 18 initialement signalés mercredi. Les nouveaux chiffres montrent également que 13 autres épuisettes ont été confisquées depuis le rapport de la semaine dernière, ainsi que 24 autres verveux et 116,5 kilogrammes supplémentaires de civelles.

Les chiffres initiaux publiés la semaine dernière ont été décrits comme «ridiculement bas» par le pêcheur commercial Stanley King, propriétaire de l'Atlantic Elver Fishery en Nouvelle-Écosse. M. King a envoyé des courriels presque quotidiennement à la ministre fédérale des Pêches, Joyce Murray, détaillant les activités de pêche illégales présumées.

Dans son dernier courriel à la ministre, daté de dimanche, il a fourni des photos de braconnage présumé sur les rivières East, Sackville et Ingram.

«C'est la 21e fois que je signale le braconnage de civelles à ces endroits en 22 jours depuis l'interdiction de la pêche, a écrit M. King à la ministre Murray. Sans application, l'ordre de fermeture n'a fait que nuire aux titulaires de permis, laissant le champ libre aux braconniers.»

Des pêcheurs commerciaux ont demandé une meilleure application de l'interdiction et, vendredi, la ministre des Pêches du Nouveau-Brunswick, Margaret Johnson, a exigé des mesures immédiates contre le braconnage.

Les pêcheurs autochtones, quant à eux, ont déclaré qu'ils avaient des droits issus de traités leur permettant de pêcher les civelles et qu'ils ne sont pas soumis à l'interdiction fédérale.

Lundi, des députés libéraux de l'opposition de la Nouvelle-Écosse ont accusé le gouvernement du premier ministre progressiste-conservateur Tim Houston d'ignorer le problème de la pêche illégale dans la province.

«Alors que l'enjeu persiste, le gouvernement Houston doit agir concrètement sur ce dossier afin de protéger notre pêche à la civelle et de permettre à nos pêcheurs détenteurs de permis de continuer leurs activités», a soutenu le chef libéral Zach Churchill dans un communiqué de presse.

La semaine dernière, le ministre des Pêches de la Nouvelle-Écosse, Steve Craig, s'était dit préoccupé par la sécurité sur les rivières de la province. Il a affirmé que la province gère les autorisations d'achat et de transformation des civelles et a la capacité d'empêcher les ventes illégales.

Cependant, il a indiqué qu'aucune amende ou pénalité n'avait été imposée cette année.

Ni le cabinet de M. Houston, ni celui de Mme Murray n'ont immédiatement répondu aux demandes de La Presse Canadienne.

La Presse Canadienne