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Bonnie Crombie sera mise à l'épreuve pour la direction du Parti libéral en Ontario

durée 19h31
12 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

TORONTO — Les libéraux de l'Ontario s'apprêtent à tenir un vote à la chefferie cette fin de semaine, alors que certains membres se demandent si la cheffe Bonnie Crombie est la personne idéale pour les ramener au pouvoir.

Le parti se réunit à Toronto pour son assemblée générale annuelle, la première depuis les élections de février, qui ont permis au parti de retrouver son statut officiel, mais ont laissé sa cheffe sans siège à l'Assemblée législative.

Les membres voteront tout au long de la fin de semaine et les résultats seront annoncés dimanche pour déterminer s'il faut tenir une nouvelle course à la chefferie deux ans après la précédente ou conserver Mme Crombie à la tête du parti.

Résurgence Libérale, qui se décrit comme un groupe populaire, s'est formé pour réclamer une nouvelle course à la chefferie. L'ancien candidat à la chefferie provinciale, le député libéral Nate Erskine-Smith, a également plaidé en faveur d'un «renouvellement» au sommet.

Mais Mme Crombie s'est dite confiante à l'approche du vote.

«J'ai le soutien du conseil exécutif, de mon équipe, du caucus, et nous verrons ce que les membres en diront, a déclaré la cheffe lors d'une entrevue. On n'obtiendra jamais 90 ou 100 %, car il y a toujours des dissidents.»

Ce chiffre magique pourrait être plus difficile à déterminer. La constitution libérale stipule qu'elle a besoin de 50 % plus un pour rester en poste, mais Résurgence Libérale demande la démission de Mme Crombie si elle obtient moins de 66 % des voix pour rester à la tête du parti.

Mme Crombie elle-même ne s'engage sur aucune ligne de conduite particulière au-delà de ce que prévoit la constitution.

«Ce sera à moi de juger (…) si j'ai le soutien de la majorité du parti », a-t-elle soutenu.

Noah Parker, l'un des organisateurs de Résurgence Libérale, a souligné que 66 % est le seuil minimum à partir duquel un chef devrait considérer avoir le soutien des membres de son parti.

«Si (Mme Crombie) parvient à prendre les commandes du parti et que la grande majorité des libéraux de l'Ontario l'appuient, nous le ferons aussi. Mais si elle n'y parvient pas, nous devrions alors passer à autre chose en tant que parti et trouver un chef qui le puisse», a avancé M. Parker en entrevue.

«Nous n'hésitons pas à dire que nous pensons qu'une course à la chefferie serait bénéfique pour notre parti, pour notre mouvement libéral, et qu'elle augmenterait nos chances de battre Doug Ford», a-t-il ajouté.

Un candidat sur la ligne de départ

M. Parker a expliqué que le groupe n'est pas, comme certains l'ont suggéré, une façade pour M. Erskine-Smith, qui a fait des vagues en terre libérale cet été en appelant à un changement de chef, surtout si Mme Crombie n'obtient pas au moins les deux tiers des voix lors du vote de l'assemblée générale annuelle.

M. Erskine-Smith a reconnu dans une note à ses partisans que ses critiques à l'égard du leadership de Mme Crombie ne sont pas dénuées d'intérêt personnel.

«J'ai toujours dit que je voulais faire la plus grande différence possible en politique, a-t-il écrit. C'est pourquoi je me suis présenté à la chefferie provinciale en 2023 et pourquoi j'ai pris la difficile décision de me représenter aux élections fédérales en décembre, face à la menace posée par Donald Trump et dans l'optique de la construction de logements. Comme je l'ai déjà dit aux médias, je prendrai ma décision finale une fois que les députés auront pris la leur.»

Nate Erskine-Smith est arrivé deuxième derrière Bonnie Crombie lors de la course à la chefferie provinciale de 2023, qui a également été marquée par des tensions entre les deux politiciens.

Il a évoqué l'âge de Mme Crombie — 63 ans à l'époque — laissant entendre que, à la fin de la trentaine, il conserverait plus longtemps son poste de chef du parti si le retour des libéraux vers la victoire prenait plus d'un cycle électoral supplémentaire. Elle a rédigé une tribune libre qualifiant ses propos d'âgistes.

Mme Crombie a indiqué qu'elle n'avait pas parlé à M. Erskine-Smith de sa missive cet été ni eu de conversations avec Résurgence Libérale. Mais certains de ses partisans, eux, l'ont fait.

Une pétition qu'ils font circuler réclame plusieurs mesures pour le renouvellement du parti, outre ce qu'ils souhaitent voir à la direction, et bon nombre de ces préoccupations sont déjà prises en compte, a déclaré Mme Crombie.

Elle a cité un récent compte rendu de campagne comme feuille de route pour le renouvellement. Il recommandait une plus grande cohérence dans la collecte de fonds, la coordination des bénévoles et les nominations entre les périodes de campagne.

Allison Jones, La Presse Canadienne

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