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Avenir de la Fonderie Horne: l'opposition s'en prend à la CAQ

durée 10h27
14 février 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les partis d'opposition à Québec pressent le gouvernement à réagir après la publication d'information selon lesquelles Glencore songerait à fermer la Fonderie Horne si les investissements pour atteindre les cibles de qualité de l’air sont trop élevés.

Le dossier de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda prend de nouveau une tournure politique après que Radio-Canada a dévoilé que le conseil d'administration de Glencore devait se réunir prochainement pour décider de l'avenir de la fonderie, alors que le coût estimé de la réduction des émissions d'arsenic aurait augmenté de 50 %.

«J’espère que la CAQ ne cédera pas à ces menaces et ne fera pas encore plus de courbettes», a indiqué Émilise Lessard-Therrien, co-porte-parole de Québec solidaire.

Selon elle, l'avenir de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda est «beaucoup plus une question de vouloir que de pouvoir».

La co-porte-parole de QS a souligné que «personne ne souhaite la fermeture de l’entreprise» et que «ce qu’on veut, c’est qu’elle respecte les normes comme ailleurs dans le monde». 

Elle a également noté par communiqué que «le fédéral et le gouvernement du Québec ont allongé des millions de dollars pour soutenir Glencore dans la modernisation de la fonderie» et que «la multinationale a de la marge» pour le faire.

De son côté, le député libéral Frédéric Beauchemin a indiqué sur les réseaux sociaux que «l'incompétence» de la Coalition avenir Québec  «affecte aussi le développement de tout le Québec».

«Que fera la CAQ pour alimenter la chaine d’approvisionnement en minéraux rares que seule la Fonderie Horne fournit au Québec? Quel est le plan de contingence?», a demandé le député libéral.

Thierry Larivière, conseiller aux communications de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente les travailleurs de la fonderie, a indiqué mardi matin qu'il attendait d'obtenir plus d'information sur la situation avant de réagir.

Un investissement estimé au départ à 500 millions $

Une entente avec le gouvernement, qui a été signée avec le gouvernement libéral en 2017, permettait que les émissions d’arsenic de la fonderie atteignent une moyenne annuelle de 100 ng/m3, soit 33 fois plus que la norme.

En juillet 2022, un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) révélait que, sur une période de 70 ans, un nombre excédent de citoyens de Rouyn-Noranda, entre un et 14, développeraient un cancer si l’entreprise Glencore ne diminuait pas la concentration d’arsenic dans l’air produit par la fonderie.

En août 2022, Glencore a annoncé l’investissement de 500 millions $ pour atteindre un seuil d’émission d’arsenic de 15 nanogrammes par mètre cube d’air (ng/ m3) en 2027, comme l’ont demandé les autorités québécoises de santé publique et le ministère de l’Environnement.

En mars 2023, le gouvernement a exigé que la Fonderie Horne mette en place un plan qui lui permette de respecter la cible de 15 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) d’arsenic à partir de 2027, ce qui serait, si la fonderie respecte la cible, cinq fois plus élevé que la norme environnementale, qui est de 3 ng/m3.

Au printemps dernier, le gouvernement a également imposé à l’entreprise qu’elle présente un plan d’action d’ici 2027, pour éventuellement atteindre la norme 3 ng/m3.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne