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Allégations d'ingérence par la Chine: Trudeau vague sur son lien avec les États-Unis

durée 12h51
23 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau a contourné toute question mercredi l'invitant à clarifier qui il visait quand il a dressé un parallèle entre le dossier des allégations d'ingérence chinoise et la remise en question, aux États-Unis, de la légitimité des dernières élections.

«C’est extrêmement important que les gens puissent avoir confiance dans nos processus électoraux. On sait que ça doit inquiéter quiconque quand il y a (...) des suggestions que, peut-être, l’intégrité de nos élections a été compromise», a-t-il d'abord répondu alors qu'il se dirigeait à une réunion de son caucus.

Il s'est empressé de réitérer que des informations qu'il a eues en privé et en public indiquent qu'«il n’y a pas eu d’ingérence qui a changé l’issue de nos élections».

Le premier ministre a répété que c'était la conclusion d'un comité indépendant en matière de renseignement, affirmant aussi, cette fois-ci, que «le chef des élections» a aussi partagé le même constat «hier soir».

Comparaissant mardi après-midi devant un comité parlementaire, le directeur général des élections, Stéphane Perrault, a fait savoir qu'il n'était pas «en position de se prononcer sur l'exactitude des contenus des récents reportages».

Le réseau Global a rapporté en citant des sources anonymes, plus tôt ce mois-ci, que le premier ministre a été informé en janvier dernier que la Chine avait notamment financé au moins 11 candidats aux élections fédérales de 2019.

M. Perrault a dit qu'il n'avait pas eu connaissance de détails à ce chapitre dans le cadre de ses fonctions à Élections Canada et que, si une enquête survenait sur des allégations spécifiques, elle tomberait dans le giron de la commissaire aux élections fédérales plutôt que le sien.

Mardi soir, un autre comité parlementaire a entendu des chercheurs et experts, mais aucun représentant d'Élections Canada. De hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères devaient aussi témoigner, mais leur comparution a été annulée à la dernière minute, ont dénoncé des membres de ce comité.

Quoi qu'il en soit, M. Trudeau a affirmé mercredi que son gouvernement est «content de pouvoir confirmer (...) qu'il n'y a pas eu d’attaques à l’intégrité de nos élections».

Il a, comme il l'avait fait mardi, soutenu qu'il avait mandaté ses conseillers en matière de renseignement de «regarder au fond des choses» dès la publication du premier article de Global sur le sujet.

«Je me fais ''briefer'' régulièrement sur les enjeux qui pourraient préoccuper nos institutions et l’intégrité de nos élections et je n'ai reçu aucune information là-dessus.»

Questionné à savoir si le lien fait avec la remise en question des résultats électoraux qui ont permis à Joe Biden de succéder à Donald Trump visait les partis d'opposition aux Communes ou même les Canadiens qui s'inquiètent d'une possible ingérence chinoise, M. Trudeau n'a pas répondu directement.

Appelée à dire si elle était d'accord avec le parallèle et si celui-ci devait à son avis être fait, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a affirmé que «le premier ministre s’est exprimé, puis (qu'elle n'a) pas d’autres commentaires à ajouter».

«On respecte votre travail comme journalistes. Il est très, très important. En même temps, nous, on prend des décisions basées sur les informations qu’on a», a-t-elle par ailleurs ajouté lorsque pressée de questions en mêlée de presse.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne