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Affaire Francis Drouin: les libéraux empêchent la tenue d'un vote

durée 10h23
23 mai 2024
The Canadian Press, 2024
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2 minutes

Par The Canadian Press, 2024

OTTAWA — Les députés libéraux ont redoublé d'ardeur jeudi dans des tentatives évidentes d'obstruction parlementaire visant à empêcher le comité des langues officielles de voter sur une motion demandant à ce que le député franco-ontarien Francis Drouin soit retiré de leur groupe et qu'il démissionne de son poste de président de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF).

«On est ici en train de parler de n'importe quoi», a lancé, exaspérée, Niki Ashton, la porte-parole en matière de langues officielles du Nouveau Parti démocratique à mi-chemin dans la réunion qui s'est étalée sur plus de deux heures.

Les libéraux, eux, considèrent que les oppositions sont plutôt en train de mener «une attaque personnelle» envers «un grand défenseur de la francophonie canadienne et internationale» afin de réaliser «des gains strictement politiques». Tout en multipliant les amendements et en tenant de longs discours, ils répètent ad nauseam que M. Drouin s'est excusé et implorent de passer à autre chose.

M. Drouin, qui occupe non seulement la présidence de la section canadienne de l'APF, mais qui est également président à l'échelle internationale, est dans l'embarras pour avoir traité il y a plus de deux semaines des témoins qui militent pour la protection du français de «plein de marde».

Le député de Glengarry—Prescott—Russell était en désaccord avec l'interprétation des données exposées par les témoins devant le comité des langues officielles sur l'influence qu'a la fréquentation d'une université ou un cégep anglophone sur l'anglicisation.

Le Bloc québécois avait rapidement rassemblé suffisamment de signatures pour convoquer une assemblée générale extraordinaire de l'APF où il entend déposer une motion visant à montrer la porte à M. Drouin. Les conservateurs et les néo-démocrates avaient indiqué qu'ils ne croient pas que M. Drouin pourra rester en poste.

La rencontre doit se tenir jeudi soir, à huis clos, mais il est presque certain que la motion sera battue étant donné que les libéraux, initialement minoritaires, se sont mobilisés massivement dans les derniers jours pour venir à la rescousse de leur collègue. Le nombre de parlementaires membres de la section canadienne de l'APF a ainsi presque doublé depuis que la réunion a été convoquée.

Les statuts de la section canadienne de l'APF précisent que «tout sénateur ou député» peut en être membre. Il n'est pas requis qu'ils parlent français. D'ailleurs, bon nombre de nouveaux membres libéraux sont des unilingues anglophones.

Michel Saba, La Presse Canadienne