Action de grâce: une grève postale qui fait mal aux dons de la Mission Bon Accueil


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTREAL — La Mission Bon Accueil tient lundi son traditionnel repas de l'Action de grâce, financé entièrement par des dons. À quelques jours de cet événement, l'organisme a toutefois dû composer avec la grève à Postes Canada, alors qu'il reçoit une bonne partie de ses dons par courrier.
L'organisme montréalais, qui offre de l'aide aux personnes en situation d'itinérance, a affiché un message sur son site web au sujet de la grève à la société d'État.
La Mission y explique que «le moyen le plus rapide et le plus sûr d'offrir un repas à temps pour l'Action de grâce est en ligne ou par téléphone».
Samuel Watts, président-directeur général de la Mission Bon Accueil, a indiqué que l'organisme «fait des choses très proactives», mais qu'il est «certain qu'on va avoir moins de dons cette année que l'année précédente, simplement à cause d'une grève postale inattendue».
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a déclenché une grève nationale le 25 septembre dernier, quelques heures après que le gouvernement fédéral a annoncé des changements au modèle d'affaires de Postes Canada.
Depuis samedi, cette grève nationale s'est cependant transformée en grèves tournantes, ce qui permettra de relancer l'acheminement du courrier et des colis, mais de façon limitée.
Interrogée au sujet des embûches pour les donations, la société d'État a partagé son communiqué publié vendredi, qui précise que «l’incertitude et l’instabilité continueront de miner le service postal».
Au moment de publier ces lignes, le STTP n'avait pas encore répondu à une demande de réaction.
Si le nombre de dons en ligne à la Mission Bon Accueil a augmenté au cours des dernières années, M. Watts estime que de 40 à 50 % des dons sont encore envoyés par voie postale.
«C'est un 12 à 15 millions par année de dons», a-t-il illustré en entrevue avec La Presse Canadienne.
M. Watts n'a pas encore pu déterminer l'impact que cette grève aura sur son organisme.
«Mais je peux vous dire que, quand on regarde l'année passée et la grève qu'on a eue autour de Noël, ça nous a coûté 1 million en dons», a-t-il raconté.
La grève postale a un double effet sur l'organisme. En plus de ne pas recevoir les dons, la Mission Bon Accueil ne peut pas non plus communiquer avec ses donateurs par cette voie.
«La grande majorité des donateurs sont des gens qui ont plus de 60 ans et il y a une bonne quantité qui est très habituée avec l'internet et les médias sociaux, mais il y a un aussi grand pourcentage des personnes qui évitent tout ce qui touche aux médias sociaux et aux dons en ligne parce qu'ils ont tendance à penser que ce n'est pas sécuritaire», a mentionné M. Watts.
Le repas de l'Action de grâce offert lundi à un peu plus de 1000 personnes ne sera cependant pas impacté par cette grève, puisque les plans sont organisés dès le début de l'été. Il en est de même pour le Noël des enfants qui se tient chaque année.
«Ça risque peut-être d'avoir un impact pour l'année prochaine, parce qu'on est toujours à l'avance, car les quantités sont énormes», a toutefois avancé M. Watts.
Le repas de l'Action de grâce est une véritable tradition pour la Mission Bon Accueil, où des joueurs des Alouettes de Montréal sont présents tous les ans juste après leur match tenu ce jour férié.
Il permet d'offrir un moment de partage pour les personnes en situation d'itinérance qui sont généralement hébergées dans les refuges d'urgence de l'organisme ou les maisons de transition.
«C'est un bref moment de joie dans une vie qui est fragilisée», a souligné le PDG de la Mission Bon Accueil.
Audrey Sanikopoulos, La Presse Canadienne