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À son 36e jour, la paralysie budgétaire à Washington bat un record de longévité

durée 06h00
5 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

WASHINGTON — La paralysie budgétaire à Washington, qui fige les services publics américains, est devenue la plus longue de l'histoire des États-Unis, mercredi, lorsqu'elle est entrée dans son 36e jour.

On ignore combien de temps cette paralysie va durer, puisque l'impasse se poursuit entre les républicains et les démocrates. On sait toutefois que les fonctionnaires américains seront privés d'un autre chèque de paye.

Cette paralysie a des impacts bien réels aux États-Unis, notamment dans les aéroports. Selon CNN, le pays a connu sa pire pénurie de contrôleurs aériens depuis le début de la fermeture, le 1er octobre, la fin de semaine dernière.

Sur des photos partagées sur les réseaux sociaux, on pouvait voir des files d'attente interminables dans les aéroports, alors que les retards et les annulations de vols s'accumulaient.

Dimanche, l'aéroport intercontinental Bush de Houston a prévenu les passagers qu'il leur faudrait peut-être trois heures pour passer les contrôles de sécurité en raison du manque de personnel.

Même si de nombreux Canadiens évitent de se rendre aux États-Unis en réponse aux droits de douane imposés par le président Donald Trump et à ses menaces d'annexion, ils ne pourront peut-être pas échapper aux répercussions de la fermeture du gouvernement américain.

John Gradek, un spécialiste de l'aviation à l'Université McGill, rappelle que le système de transport aérien nord-américain est intégré. Ainsi, les retards dans les aéroports américains pour les avions à destination du Canada pourraient entraîner des retards supplémentaires.

Et les problèmes ne s'arrêtent pas là, souligne M. Gradek.

Lorsqu'un avion part du sud de l'Ontario pour se rendre dans l'Ouest canadien, «une partie importante de ce vol survole l'espace aérien américain». Les Canadiens qui souhaitent aller se réchauffer au Mexique survolent également les États-Unis.

«En temps normal, le transfert entre les contrôleurs aériens canadiens et américains se fait sans heurts», mentionne M. Gradek.

Or, si certains contrôleurs aériens spécialisés américains cessent de se présenter au travail, cela pourrait entraver les plans des voyageurs canadiens, selon M. Gradek.

«Si les capacités de contrôle du trafic aérien sont ralenties ou réduites dans des endroits comme Albuquerque, par exemple, cela affectera la capacité des transporteurs canadiens à opérer dans l'espace aérien américain lorsqu'ils transitent par celui-ci», explique-t-il.

Aucun rapprochement

Les démocrates et les républicains continuent de se rejeter la responsabilité de la paralysie budgétaire, qui a interrompu les activités de nombreuses agences gouvernementales, mis des centaines de milliers de fonctionnaires en congé forcé et mis en péril les allocations alimentaires fédérales de millions d'Américains.

Les républicains affirment que leur projet de loi visant à prolonger les fonds fédéraux n'est pas controversé, mais les démocrates déclarent qu'ils ne soutiendront pas la législation à moins qu'elle ne prévoie une prolongation des prestations de santé qui arrivent à expiration.

En entrevue à «60 Minutes», sur CBS, M. Trump a averti qu'il ne négocierait les prestations de santé qu'une fois le gouvernement rouvert. Le président a dit avoir bon espoir que les démocrates capituleront devant les républicains.

«Je pense qu'ils n'ont pas le choix», a déclaré M. Trump lors de l'entrevue diffusée dimanche. «Et s'ils ne votent pas, c'est leur problème.»

Pas une première

Le personnel aéroportuaire a joué un rôle clé pour mettre fin à la paralysie budgétaire qui est survenue pendant le premier mandat de M. Trump — qui détenait le record de longévité jusqu'à la fermeture actuelle.

Au cours de cette paralysie de 35 jours, qui s'est étendue de la fin de 2018 au début de 2019, les employés jugés essentiels, dont les contrôleurs aériens et le personnel de l'Administration de la sécurité des transports, ont été contraints de continuer à travailler sans être payés.

Ils ont alors commencé à se mettre en arrêt maladie plus fréquemment, ce qui a entraîné d'importants retards dans les aéroports.

Une situation similaire se produit actuellement, alors que le nombre d'avions cloués au sol dans les aéroports des États-Unis augmente en raison de problèmes de personnel.

Avant la fermeture, l'Administration fédérale de l'aviation américaine était déjà confrontée à une pénurie de contrôleurs aériens.

Le 31 octobre, elle a fait savoir que la moitié de ses 30 installations principales connaissaient des pénuries de personnel et que près de 80 % des contrôleurs aériens des installations de la région de New York étaient absents ce jour-là.

«La paralysie doit prendre fin afin que ces contrôleurs puissent recevoir le salaire qu'ils ont gagné et que les voyageurs puissent éviter de nouvelles perturbations et retards», a plaidé l'agence.

— Avec des informations de l'Associated Press

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne

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