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Une intervention différente 

Comprendre le nombre de signalements faits à la DPJ dans Vaudreuil-Soulanges

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9 juin 2021
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Benjamin Richer
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Par Benjamin Richer, Journaliste

Les données sur les signalements reçus à la Direction de la Protection de la Jeunesse comportent une multitude de nuances. À la lumière du rapport issu de la Commission dirigée par l’ancienne syndicaliste Régine Laurent, la région de Vaudreuil-Soulanges présente certains défis. 

La situation est plus que préoccupante en Montérégie, ainsi que partout ailleurs au Québec quant au filet de sécurité des enfants. Le Rapport Laurent, de plus de 400 pages, déposé le 3 mai dernier au bout de deux ans de travail, qui contient 65 recommandations se déclinant en plus de 250 actions suggérées, dresse un portrait consternant de la façon dont la DPJ fonctionne.

La directrice de la protection de la jeunesse en Montérégie, Marie-Josée Audette, accueille les changements voulus avec enthousiasme. « Ce rapport vient traduire de façon générale notre pensée autant au niveau des directeurs que des intervenants ou des gestionnaires de la protection de la jeunesse. C’est venu vraiment confirmer notre vision », explique-t-elle.

Il s’agit d’une vision mettant l’enfant au cœur de l’intervention, avec plus de moyens, et en se préoccupant davantage du bien-être du personnel. « C’est un rendez-vous pour nous tous. On doit se concerter, on doit faire mieux pour nos enfants », ajoute-t-elle. 

Les défis dans la région

Mme Audette estime qu’il y a beaucoup de travail à faire, et ce notamment dans Vaudreuil-Soulanges et dans le Suroît en raison des difficultés d’embauche de personnel. « On a de grands défis parce que effectivement il y a beaucoup de situations d’enfants dans Vaudreuil-Soulanges, comme en Montérégie et comme partout en province », témoigne-t-elle.

La hausse démographique phénoménale des dernières années dans la région, principalement due à l’immigration, est venue créer une barrière linguistique entre la population et la DPJ. Il y a ainsi un manque d’intervenants bilingues. 

Mme Audette qualifie de « criante » la pénurie de personnel dans Vaudreuil-Soulanges. Elle tenait à mentionner que les services sont actuellement en recrutement, et ce surtout pour la région, mais n’a pas précisé combien de personnes il manquait.  

Les agents de la DPJ doivent également faire face à des citoyens allophones et ne parlant ni français, ni anglais. Ceux-ci ont donc recours à des interprètes. 

Mme Audette se dit préoccupée par cette situation, c’est pourquoi la DPJ de la Montérégie a le projet de s’associer avec des organismes communautaires qui favorisent l’intégration des nouveaux arrivants, tels que Réseaux à Vaudreuil-Dorion, pour sensibiliser cette frange de la population. 

« On s’associe avec eux pour que d’abord ils puissent nous aider à bien comprendre les différentes cultures, mais aussi pour mieux les rejoindre », soutient-elle. 

La directrice de la protection de la jeunesse tenait à profiter de cette tribune pour remercier la qualité du travail des intervenants et intervenantes, ainsi que de tout le personnel impliqué à la DPJ. « Je crois qu’ils ont absolument besoin de ça et de l’appui de la population pour qu’ils poursuivent leur travail », affirme-t-elle. 

Comprendre les chiffres

Il existe trois grandes catégories qui déterminent l’évolution d’un signalement ou d’un appel logé à la DPJ. 

Ceux-ci sont d’abord traités. Cela consiste en la récolte d’informations. On évalue plusieurs facteurs, dont la crédibilité des informations et de l’informateur. Une personne peut par exemple être inapte, en crise ou intoxiquée.  

Ainsi, pour l’année 2019-2020, c’est 1392 signalements qui ont été traités dans Vaudreuil-Soulanges, ce qui en fait près de quatre par jours. Au RLS du Suroît, c’est 1234 appels qui ont été fait la même année. Pour l’ensemble de la Montérégie, ce nombre est d’un peu plus de 18 000. 

« Quand on continue le traitement, l’information donne une impression qu’il y a une situation avec un enfant pour lequel on doit vérifier certains éléments ou questionner davantage la personne qui nous contacte pour savoir s’il y a matière à franchir des étapes supplémentaires », précise Mme Audette. 

Un signalement est donc retenu si la DPJ doit poser une action. On vérifie si la sécurité ou le développement de l’enfant sont compromis.

Comme l’explique Mme Audette, certains dossiers ne nécessitent pas une intervention de la protection de la jeunesse, mais d’autres services. Les personnes concernées peuvent donc être référées vers un CLSC ou des organismes communautaires.

Dans Vaudreuil-Soulanges, 34,1% des signalements sont retenus, ce qui s’approche de la moyenne provinciale. Ces derniers, qui étaient à 40,6% en 2017-2018 ont diminué entre autres en raison de l’augmentation des appels. Les gens sont plus alertes, mais il s’agit de situations qui ne requièrent pas, dans une certaine mesure, une intervention à proprement parler de la DPJ, faisant ainsi diminuer la proportion de signalements retenus. 

Les variations 

Partout en Montérégie, l’année 2019-2020 a été marquée par une hausse du nombre de signalements. Mme Audette souligne que cette situation est due aux événements entourant le décès de la tristement célèbre fillette de Granby en 2019.

« Ça vient créer une sensibilisation au sein de la population qui fait qu’il y a plus de signalements et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, ça veut dire que les gens autour sont réceptifs et sont prêts à signaler », constate-t-elle. 

Mme Audette a néanmoins vu une baisse des appels, tout comme ailleurs au Québec, pour l’année 2020-2021 en raison de la pandémie. Au printemps 2020, les directions de la protection de la jeunesse ont enregistré 20,5 % moins de signalements. 

Plusieurs enfants se sont retrouvés isolés et les personnes ressources de proximité, comme les enseignants, les éducatrices, et autres membres de l’entourage, avaient moins accès à ceux-ci, ce qui rendait difficile la perception d’une situation problématique. 

La sensibilisation se faisait donc sentir avant l’arrivée de la pandémie. Le retour à l’école a amélioré les choses.

« On préfère de beaucoup avoir une information qui ne s’avère pas inquiétante à l'issue de la démarche qu’une information qu’on n’a pas et qu’un enfant soit en difficulté », témoigne Mme Audette. 

Si vous êtes inquiet pour la sécurité ou le développement d’un enfant ou si vous êtes témoin d'une situation de maltraitance ou de négligence, n’hésitez pas à faire un signalement à la DPJ. 

Même en cas de doute, vous pouvez appeler en tout temps (24 h/24, 7 j/7) au 514 896-3100. 

Votre identité demeure confidentielle et vous ne pouvez pas être poursuivi en justice pour un signalement. 

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