Le commissaire à la langue française propose un «parcours d'intégration obligatoire»

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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — Le commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, a proposé mercredi plusieurs moyens pour favoriser une meilleure intégration des immigrants au Québec, y compris un «parcours d'intégration obligatoire».
Il a présenté à l'Assemblée nationale un rapport contenant ses recommandations pour la future Politique gouvernementale sur l'intégration à la nation québécoise et à la culture commune.
M. Dubreuil souhaite d'abord augmenter les rapprochements interculturels dans les milieux scolaires. Il déplore l'abolition par le gouvernement Legault de la mesure favorisant «l'intégration et la réussite des immigrants» dans les écoles.
«Les jeunes ont tendance à se regrouper selon qu'ils sont issus ou non de l'immigration. C'est une situation qui favorise l'apparition de préjugés et de stéréotypes de part et d'autre», a-t-il affirmé en conférence de presse.
«Je vous donne un exemple: dans une école, on dit: "Il y a des immigrants d'un bord, puis il y a les Quebs de l'autre"».
Pour favoriser les rapprochements, le commissaire recommande entre autres le jumelage d'écoles, les activités conjointes et les voyages scolaires au Québec, au lieu d'aller «à Boston ou à New York».
La «clé de voûte» d'une meilleure intégration: le «parcours d'intégration obligatoire», selon M. Dubreuil, qui s'inspire de la Flandre pour proposer au gouvernement d'obliger «la participation sociale en français».
Par exemple, le Québec pourrait demander aux personnes immigrantes de faire 40 heures d'activités sociales, à défaut de quoi elles ne seraient pas considérées pour la résidence permanente, dit-il.
«Certains vont dire que ça rajoute une exigence sur le dos du nouvel arrivant. Mais (...) si ça devient une exigence, (...) ça va modifier les comportements des employeurs», qui vont tout faire, selon lui, pour aider la personne immigrante à bien se préparer.
Par ailleurs, le commissaire à la langue française souhaite que Québec confie aux municipalités la responsabilité de lui recommander les candidats à admettre à l'immigration économique.
«Quand on va se tourner vers la municipalité pour demander de recommander ton dossier, la municipalité va être d'accord parce que tu vas être implanté localement», illustre-t-il.
Si rien n'est fait, M. Dubreuil est d'avis que «les tendances observées pourraient s'amplifier au cours des prochaines décennies».
Caroline Plante, La Presse Canadienne