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Le budget fédéral récolte des avis mitigés, selon un nouveau sondage

durée 04h00
12 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Un nouveau sondage suggère que les Canadiens ont accueilli le budget fédéral dévoilé la semaine dernière avec un enthousiasme mitigé. Un constat qui a amené un sondeur à affirmer que tous les partis devraient réfléchir à deux fois avant de lancer une campagne électorale sur le plan de dépenses.

Le sondage Léger indique qu'environ 30 % des Canadiens interrogés ont une opinion positive du budget déposé par le gouvernement du premier ministre Mark Carney le 4 novembre. Toutefois, 37 % des répondants ont exprimé une opinion négative, tandis que les autres sont indécis.

Seulement 15 % des personnes sondées par Léger ont affirmé que le budget proposé aura un impact positif sur elles ou sur leur ménage, tandis que 32 % s'attendaient à un impact négatif.

L'organisme professionnel du secteur des sondages, le Conseil de recherche et d'intelligence marketing canadien, explique que les sondages en ligne ne peuvent pas être assortis d'une marge d'erreur, car ils ne reposent pas sur un échantillonnage aléatoire de la population.

Andrew Enns, vice-président exécutif de Léger pour le centre du Canada, a fait valoir que, même si les libéraux ont réussi à obtenir un large appui sur certains postes budgétaires importants, comme les nouvelles dépenses en matière de défense et d'infrastructures, le premier budget de M. Carney n'a pas atteint ses objectifs en ce qui concerne le pouvoir d'achat des Canadiens.

«Là où le budget fait défaut, et je pense que c'est probablement le défi que devra relever le gouvernement dans les mois à venir, c'est sur la question de l'accessibilité financière, qui restait un thème très, très important pour les électeurs», a détaillé M. Enns.

Le budget prévoit un déficit de 78,3 milliards $ pour cet exercice financier, ainsi que des milliards de dollars de nouvelles dépenses nettes visant à réduire la dépendance de l’économie canadienne envers les États-Unis.

Le document budgétaire indique que 42 % des dépenses sont destinées à renforcer la souveraineté du Canada face aux droits de douane américains et à l’évolution du contexte commercial mondial, tandis que 36 % sont axées sur l’accessibilité financière.

Cependant, le sondage Léger suggère que les mesures budgétaires visant à atténuer les difficultés économiques immédiates des Canadiens n’étaient pas la priorité de la plupart des ménages.

Environ 55 % des personnes interrogées croient que l’impôt sur le revenu des particuliers aurait dû être réduit dans le budget, malgré la réduction d’un point de pourcentage du taux d’imposition de la tranche la plus basse introduite en juillet.

Selon M. Enns, la réduction d'impôt est passée inaperçue parmi les autres chiffres importants du budget, ce qui souligne les difficultés de communication rencontrées par les libéraux.

Malgré le grand nombre de répondants estimant que le budget ne tenait pas suffisamment compte du coût de la vie, environ 42 % se sont dits d'accord avec l'idée de privilégier la croissance à long terme plutôt que l’abordabilité à court terme, tandis que 21 % étaient en désaccord.

Un appui transpartisan pour certains aspects

Le budget sera soumis au vote à la Chambre des communes la semaine prochaine, ce qui constituera un test de confiance majeur pour le gouvernement libéral minoritaire.

Bien que le ralliement, la semaine dernière, du député néo-écossais Chris d'Entremont, des conservateurs aux libéraux, ait permis au gouvernement d'obtenir un vote supplémentaire pour le budget, il aura toujours besoin du soutien d'un autre parti.

Si le budget n'est pas approuvé par le Parlement, cela pourrait déclencher des élections.

Bien que le soutien au budget ait été le plus fort parmi les électeurs libéraux potentiels, M. Enns a noté que divers éléments budgétaires ont obtenu un appui transpartisan dans le sondage.

Les électeurs à tendance conservatrice étaient plus enclins à approuver des mesures visant à freiner l'immigration, par exemple, tandis que les sympathisants du Nouveau Parti démocratique approuvaient massivement le financement des infrastructures locales, notamment les routes et les établissements de santé.

Pour cette raison, les autres partis devraient se montrer prudents avant de mobiliser l'électorat contre ce budget en vue d'une éventuelle campagne électorale, a soutenu M. Enns.

Il en va de même pour les libéraux, a-t-il ajouté, car l'écart d'abordabilité demeure une préoccupation majeure pour les électeurs, tandis que les droits de douane américains pourraient avoir moins d'impact sur eux qu'au printemps.

«Je pense que tous les partis, s'ils analysent la situation de manière rationnelle, devraient faire preuve de prudence quant à l'agressivité avec laquelle ils souhaitent s'opposer à ce budget, ou le défendre, en période électorale.»

Craig Lord, La Presse Canadienne

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