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6e anniversaire de l'attentat à la mosquée: Trudeau présent, Legault absent

durée 08h30
29 janvier 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

QUÉBEC — C'est ce dimanche soir que l'on marquera le sixième anniversaire de l'attentat perpétré contre la grande mosquée de Québec, en présence du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, mais en l'absence de François Legault. 

Le 29 janvier 2017 — c'était un dimanche soir glacial — un jeune homme sans histoire est entré dans la mosquée à l'heure de la prière et a ouvert le feu. Le carnage a fait six morts et une vingtaine de blessés.

Ce soir-là, Ibrahima Barry, Mamadou Tanou Barry, Khaled Belkacemi, Abdelkrim Hassane, Azzedine Soufiane et Aboubaker Thabti sont tombés sous les balles du tireur. Ils ont laissé derrière eux leurs femmes et 17 orphelins.

La commémoration se déroulera, pour la toute première fois cette année, à même la salle de prière de la grande mosquée, entre 17h30 et 18h30. Le premier ministre canadien Justin Trudeau y prendra la parole.

Ce retour à la salle de prière pour honorer la mémoire des victimes est «très significatif», selon le comité organisateur, qui, en conférence de presse jeudi dernier, a parlé d'un lieu «chargé d'émotions et de sens». 

Loi 21

C'est la vice-première ministre Geneviève Guilbault et le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, qui représenteront le gouvernement du Québec.

Le premier ministre François Legault ne participera pas à la cérémonie, puisqu'il a des «obligations familiales», a indiqué à La Presse Canadienne son attaché de presse, Ewan Sauves. 

«On est déçu qu'il doive manquer la première commémoration qui se tient à l'intérieur de la mosquée, a réagi l'une des organisatrices, Nora Loreto. Nous comprenons bien l'importance des obligations familiales, bien sûr, mais c'est quand même dommage.»

M. Legault se rend habituellement sur place pour prononcer une allocution; cependant, en 2021, en pleine pandémie, «quand rien n'était normal», il avait envoyé une vidéo, s'est rappelée Mme Loreto. 

Jeudi dernier, le comité organisateur avait encore une fois vivement dénoncé la loi 21 du gouvernement Legault, qui a été adoptée en 2019, parce qu'elle aurait décomplexé l'islamophobie.

«Cette loi vient chambarder tout ce qu'on fait comme travail pour le vivre-ensemble», a notamment déploré le président du Centre culturel islamique de Québec, Mohamed Labidi.

«Nos frères et nos sœurs se sentent tous visés par cette loi», a-t-il renchéri.

La loi 21 interdit aux employés de l'État en position d'autorité de porter des signes religieux. Vendredi, en marge du caucus de ses députés à Laval, M. Legault l'a de nouveau défendue. 

Il a déclaré qu'il était «faux» de prétendre que la loi avait décomplexé l'islamophobie.

«C'est une loi qui est raisonnable, a affirmé M. Legault en conférence de presse. C'est un compromis. Il y a des partis politiques qui proposaient d'aller beaucoup plus loin que ça. 

«Je pense que ça rejoint la volonté d'une majorité de Québécois, (...) et pour moi, c'est faux de dire que ça a un impact sur les personnes qui choisissent de ne pas aimer les musulmans», a-t-il ajouté.

Caroline Plante, La Presse Canadienne