Une fabuleuse histoire avant La Fabuleuse
Le Pageant du Centenaire au cœur des célébrations de 1938
La scène du Pageant du Centenaire à Grande-Baie en juillet 1938.
Un rassemblement au pied du Monument des 21 érigé en 1938. On y représentait les colons ayant fondé la région. Leurs noms sont inscrits sur des fanions.
Ces jeunes filles portent fièrement la robe conçue pour le Centenaire. Ces robes étaient aux couleurs du drapeau de la région : jaune, rouge, gris et verte.
Une photo de groupe au Monument des 21.
Cette photo démontre bien l’ampleur de la scène où se déroulait le Pageant du Centenaire.
Une grande parade a clôturé les activités du centenaire.
Une scène du spectacle où un prêtre missionnaire discute avec des Amérindiens.
Une vue de Grande-Baie avec l’amphithéâtre naturel. Le secteur a bien changé depuis cette époque.

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Par Danny Desbiens, Journaliste
Nous poursuivons notre série de reportages historiques sur l’histoire de La Baie. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et suggestions au [email protected]
En juillet 1938, le Saguenay-Lac-Saint-Jean célébrait son centième anniversaire au sein de la paroisse qui l’a vu naître, Saint-Alexis de Grande-Baie. Les festivités, avec ses délégations de municipalités et parades grandioses, ont été mémorables. Mais ce qui marqua particulièrement les Fêtes du Centenaire, ce fut le Pageant historique du Centenaire présenté dans un amphithéâtre naturel avec ses 1 150 figurants.
Alors que nous sommes en plein cœur des représentations de la 28e saison de la Fabuleuse histoire d’un Royaume, née en 1988 pour les festivités du 150e anniversaire de la région, remontons le temps et promenons-nous dans les rues de Grande-Baie et de ses municipalités voisines, Bagotville et Port-Alfred, qui fêtaient l’arrivée de la Société des Vingt-et-Un, 100 ans auparavant, le 11 juin 1838.
Un accueil historique
Pendant tout le mois de juillet, la population locale accueillit plusieurs délégations municipales. «On y a vu venir des délégations de Baie-Comeau sur la Côte-Nord, de St-Thomas Dydime, village situé aux avant-postes de la civilisation dans la plaine agricole du Lac Saint-Jean. La Baie des Hahas fut le rendez-vous d’une vaste agglomération de gens venus de 78 paroisses que comptait alors la région du Saguenay y compris le littoral du Lac Saint-Jean», écrit l’historien Damase Potvin en 1957.
Le succès des Fêtes du Centenaire est attribuable en majeure partie grâce à la participation de la population notamment de la jeunesse, ajoute l’historien. Celle-ci se promenait costumée «comme dans le bon vieux temps» dans les rues au grand plaisir des visiteurs éblouis par l’ampleur des décors des fêtes et tout le déploiement.
Un Pageant grandiose
Organiser les festivités du 100e de la région et en faire quelque chose d’inoubliable n’étaient pas donner à tout le monde. C’est pourquoi on engagea un expert en la matière, Léon Trépanier de Montréal. C’est lui qui eût la tache de coordonner le Pageant du Centenaire ainsi que la parade dans les rues. «Le succès qu’il remporta fut entier», souligne Damase Potvin.
On construisit à Grande-Baie, sur la colline à l’endroit actuel de la rue du Centenaire, un amphithéâtre naturel pouvant accueillir des centaines de spectateurs et on y présenta pendant le mois de juillet le Pageant du Centenaire.
Le spectacle fut écrit par deux frères : le Père Laurent Tremblay et l’abbé Victor Tremblay. C’est à ce dernier, devenu un auteur et un historien réputé qui a marqué l’histoire régionale, que l’on doit notre drapeau du Saguenay-Lac-Saint-Jean et l’Hymne du Saguenay. On engagea un maître de ballet, Morenoff, et Charles Marchildon de Montréal pour travailler au spectacle.
Composé de nombreuses scènes relatant l’histoire de la région comme l’arrivée de Cartier ou celle des Vingt-et-Un , le Pageant a marqué l’histoire non seulement des Fêtes du Centenaire, mais également les mémoires de ceux et celles qui y ont participé. Car voilà, une bonne partie des 1 150 figurants, qui n’avaient aucune expérience scénique, étaient jeunes à l’époque et certains s’en souviennent encore aujourd’hui.
Le clou des fêtes fut, selon Damase Potvin, la grande parade à travers les trois villes (Bagotville, Port-Alfred et Grande-Baie) recréant des scènes diverses avec les costumes d’autrefois. Rues et maison, sur tout le parcours, étaient décorées de drapeaux, d’oriflammes et de dessins illuminés. Voilà qui prouve hors de tout doute qu’il s’agisse du 100e, du 150e ou plus récemment du 175e de la région, les gens d’ici savent recevoir et fêter.
En collaboration avec Éric Simard de Copies du Fjord
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