Des milliers de manifestants marchent dans les rues de Montréal en soutien à Gaza


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés samedi après-midi dans les rues du centre-ville pour dénoncer les «nombreuses lignes rouges franchies par Israël à Gaza».
Ils répondaient à l’appel de plus de 50 organisations, qui ont invité la population à se vêtir de rouge et à se joindre à une marche dénonçant la crise humanitaire qui perdure dans la bande de Gaza et appelant le gouvernement canadien à augmenter la pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou pour parvenir à un cessez-le-feu.
Vers 13h30, les manifestants se sont rassemblée à la place Norman-Bethune, près du métro Guy-Concordia. Escortés par des policiers du SPVM en voiture et en moto, ils ont entamé le pas vers l’est, direction la place des Montréalaises, inaugurée le mois dernier près du centre-ville de la métropole. Ils ont terminé leur parcours à la toute nouvelle place des Montréalaises, à côté du métro Champ-de-Mars.
La manifestation s’est déroulée dans le calme et des bénévoles étaient sur place pour assurer la sécurité des participants. Ils ont scandé divers slogans. Plusieurs enfants étaient présents et marchaient aux côtés de leurs parents qui tenaient des drapeaux palestiniens.
«La marche, c’est pour signaler la ligne rouge (...) dépassée par Israël en commettant des violations graves au droit international humanitaire, en utilisant la faim comme arme de guerre, en bombardant les civils, en les déplaçant de manière forcée», explique Béatrice Vaugrante, directrice générale de Oxfam-Québec, qui a chapeauté l’organisation de la manifestation, en entrevue à La Presse Canadienne
«Il n’y a plus de mot pour définir la situation des gens qui sont en ce moment à Gaza», souligne Mélanie Jomphe, responsable des ressources humaines à Gaza pour Médecin sans frontière. Elle raconte avoir travaillé à Gaza durant cinq mois à l'hôpital de campagne de Deir al-Balah.
Mme Jomphe témoigne «d’attaques systématiques des autorités israéliennes sur les conditions de vie des Palestiniens».
«Les gens sont dans des situations où ils n'ont pratiquement plus de nourriture, n'ont pratiquement plus accès à de l'eau potable».
Selon Mme Vaugrante, il y a près de 180 000 palettes d’aide humanitaire — de la nourriture, des pastilles pour rendre l’eau potable et des produits menstruels — «qui attendent d’être distribuées par Oxfam à la population».
Le dernier parquet de nourriture distribué par l’organisme date du 20 avril, précise Mme Vaugrante, soulignant l’urgence de laisser entrer davantage d’aide humanitaire à Gaza.
«On est en train d’assister à un génocide diffusé en direct devant nous, s’est exclamée Julie Guernier, une manifestante présente à la marche. J’espère que, plus tard, les décideurs n’auront pas de remords ni de regret quant à leurs inactions en ce moment».
Parmi la d'organismes ayant pris part à la manifestation, il y avait Médecins sans frontière, Amnistie internationale Canada francophone, Fédération des femmes du Québec ainsi que Mères au Front.
Outre la déclaration d’un cessez-le-feu durable dans la région, le collectif demande des efforts supplémentaires de la part du gouvernement canadien pour forcer la main de l’État hébreu à mettre un terme à la dépossession des terres en Cisjordanie et au déplacement forcé de la population à Gaza.
Plus tôt cette semaine, le Canada s’est joint à la Norvège, au Royaume-Uni, à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande pour sanctionner deux ministres israéliens. Ces cinq pays ont accusé le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, de promouvoir une «rhétorique extrémiste», qui prône le déplacement forcé de la population palestinienne et «la création de nouvelles colonies israéliennes».
Les deux ministres ne peuvent plus entrer dans le pays ni faire affaire avec des entreprises locales.
Les militants du Hamas ont tué quelque 1200 personnes, principalement des civils, lors de l'attaque du 7 octobre 2023 et enlevé 251 otages.
Selon les plus récentes données du ministère de la Santé du Hamas, plus de 55 000 Palestiniens ont perdu la vie depuis le début de la réplique israélienne.
Samira Ait Kaci Ali, La Presse Canadienne