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Une fête sucrée et colorée : l’Halloween !

durée 08h00
29 octobre 2023
duréeTemps de lecture 7 minutes
Par
Centre d'Archives de Vaudreuil-Soulanges

À l’approche de cette fête populaire qu’est l’Halloween, nous vous proposons ce texte qui saura vous renseigner sur les origines de cette soirée et des différents aspects la composant.

Depuis longtemps, la journée précédant la Toussaint, est signe de festivités. En effet, le 31 octobre au soir, petits et grands se costument et on passe de maison en maison afin de collecter des friandises. C’est la fête dans les rues du voisinage !

La préparation de la fête débute bien avant la date du 31 octobre avec la décoration des maisons et logements, la recherche de costumes, la préparation des citrouilles qui illumineront les allées menant aux portes ainsi qu’avec les fêtes organisées en marge de
l’Halloween autant dans les bureaux, à l’école que dans les commerces.

C’est de la sorte qu’est le plus souvent souligner cette fête.

Déguisements, décorations, cueillette de bonbons. En a-t-il toujours été ainsi ? Quelles sont les origines de cet événement annuel ?

Origine de la fête

Symbolisant la peur, la mort, les ténèbres, l’Halloween représentait au départ l’expression des craintes des habitants face au passage dans l’au-delà et à l’hiver qui arrivait. Selon plusieurs sources, les origines de l’Halloween remonteraient aux mythologies celtique et romaine.

Cette fête païenne précède la fête religieuse de la Toussaint. Il y a donc très longtemps, l’année se terminait le 31 octobre. Pour les Celtes, en plus du passage vers une nouvelle année et vers l’hiver, le 31 octobre précédait la fête de Samain, dieu des Morts que l’on célébrait le 1 er novembre.

Entre ces deux moments, durant la nuit du 31 octobre au 1 er novembre, un passage s’ouvrait et les morts pouvaient alors se manifester. Leurs esprits erraient dans le monde des vivants.

Pour guider les âmes perdues vers l’au-delà et chasser les mauvais esprits, les druides celtiques allumaient des feux qui leur permettaient de trouver la voie et ainsi d’être délivrés pouvant alors bénéficier d’un juste repos.

Selon plusieurs autres sources, chez les Celtes irlandais, la nuit du 31 octobre, les esprits errants de membres de la famille entraient dans leurs maisons. Il était alors coutume de leur faire une place à table et donc de les accueillir et les honorer pour espérer avoir des
bénédictions en retour.

Toujours pour les Celtes, le fait de se déguiser en fantômes leur permettaient de confondre les esprits errants. Ayant très peur des âmes perdues et des représailles qu’elles pouvaient leur faire subir, les humains se sentaient en sécurité affublés d’un costume.

Durant cette nuit, on passait du chaos à la paix. La quête était un aspect non négligé de cette soirée. Tout un chacun devait offrir de la nourriture ou une aumône.

Les quêteurs promettaient ensuite de prier pour le repos des âmes errantes. La coutume romaine, quant à elle, nous rappelle l’offrande effectuée.

En effet, à l’Antiquité, le 1er novembre est lié à Pomona, la déesse des fruits et des arbres. Lors de cette fête, des pommes étaient distribuées. Cette coutume se serait répandue en
Angleterre, en Écosse et en Irlande en devançant au 31 octobre.

Connue sous le nom de la « nuit de la pomme croquante », les Anglais offraient et mangeaient des pommes la veille du 1er novembre. Plus tard, le terme « Halloween » apparaît.

À partir du Moyen-Âge, aux alentours des années 300 et 400, alors que les Irlandais, principalement, et d’autres Britanniques sont convertis au christianisme, sont organisées des soirées.

Celles-ci agissent comme des sentinelles permettant de veiller sur les morts, leur fête se déroulant le lendemain, 1er novembre, la Toussaint, fête instituée par l’Église.

Le terme « Halloween » proviendrait donc de la contraction de l’expression « All Hallows Eve » ou de « All Hallow Even » qui est devenue « Halloween ». La quête est demeurée, mais quelque peu modifiée.

Apparition de la fête au Québec

La fête de l’Halloween serait d’abord apparue aux États-Unis avec l’arrivée des immigrants irlandais au 19 e siècle. Ce ne serait qu’autour des années 1920-1930 qu’elle serait arrivée au Québec. Les Anglophones de Montréal auraient implanté cette coutume qui est devenue une fête populaire.

De nos jours, et même depuis quelques décennies, les adultes festoient avec grand plaisir. Des soirées sont organisées dans des lieux où breuvages et nourriture sont présents et durant lesquelles soirées, les participants paradent afin de gagner le concours du plus beau costume.

Ainsi, plusieurs aspects de la fête d’Halloween sont toujours d’actualité. On pense ici à la quête des friandises, aux déguisements, à la décoration et aux lumières éclairant la nuit.

Quant à la préparation de la fête, elle débute pratiquement un mois à l’avance chez plusieurs. Les parents y contribuent fortement.

Les déguisements

Les déguisements viennent de loin. Au temps des Celtes d’autrefois, ils se costumaient pour effrayer les esprits errants de qui ils se méfiaient. De nos jours, petits et grands optent pour différents déguisements.

Si les costumes de vampires, de fantômes, de diables, de squelettes, de sorcières personnifiant le côté macabre de l’Halloween sont toujours d’actualité, il est aussi maintenant monnaie courante de se déguiser en animal, en objet, de personnifier des personnalités de l’actualité ou encore de rendre vivants des personnages de films. Les costumes se sont diversifiés.

Tout est au goût de chacun !

Les décorations et les lumières

Les décorations sont un fait plus récent dans l’histoire de l’Halloween. Les pourtours des portes s’habillent de squelettes, de toiles d’araignées, de fantômes. Tout pour accueillir les quêteurs en leur donnant un petit frisson dans le dos ! Très souvent, on remarque des tombes et des croix sur le parterre devant la maison.

Les fantômes voltigent au-dessus accrochés aux arbres. Les épouvantails prennent pied dans les plates-bandes. Le décor est souvent créé en fonction de l’âge des habitants de la maison. Plus doux pour les petits enfants et de plus en plus macabres lorsqu’ils vieillissent et deviennent des adolescents.

Un élément qui revient chaque année est la citrouille. Celle-ci est découpée le plus souvent en créant une figure d’épouvante et grimaçante et illuminée par une bougie.

Cette coutume proviendrait de la légende irlandaise de Jack O’Lantern. Le tout pour accueillir et illuminer le lieu de cueillette tout en faisant un peu peur. Toutefois certains auteurs mentionnent à cet effet que la citrouille illuminée serait un fait plutôt nord-américain.

Les Européens creusaient préférablement des navets, des pommes de terre ou des potirons qui ne faisaient qu’illuminer le pas de portes ou les fenêtres de la maison.

Ainsi, autrefois, dans ces pays, les enfants partaient aussi quêter avec leur petite lanterne fabriquées dans ces légumes. Elles permettaient d’éclairer leur chemin.

De nos jours, on installe des citrouilles illuminées près des maisons. C’est alors un signe de bienvenu.

La collecte de friandises

Comme mentionné, la collecte remonte à plusieurs centaines d’années. Cette vieille tradition s’est quelque peu modifiée avec le temps.

Les adultes ne quêtent plus, ils accompagnent les plus jeunes. Ils ont laissé la place aux enfants qui récoltent, non pas de la nourriture, mais plutôt des friandises qu’ils dégusteront. Un lien peut être fait entre la quête en Angleterre autrefois et la quête d’aujourd’hui.

Les Anglais d’une autre époque ramassaient des gâteaux, les gâteaux de l’âme selon certaines sources. La croyance voulait que lorsque ceux-ci étaient mangés, une âme était délivrée. Les bonbons d’aujourd’hui seraient le pendant moderne des gâteaux, nourriture sucrée.

Mais les enfants d’aujourd’hui ne mangent plus le fruit de leur récolte en espérant sauver les esprits errants. Ils le font par plaisir et pour pouvoir grignoter une diversité de friandises au cours des semaines suivantes.

Durant un certain temps, à partir des années 1960 et même jusqu’à environ 2010 dans certaines régions, chaque enfant déguisé passant de porte en porte pouvait obtenir une petite boite de carton.

C’était la boite orange de l’Unicef avec laquelle ils collectaient de l’argent. Les montants étaient par la suite remis à des organismes fournissant des services aux plus démunis. C’était une façon de redonner au suivant tout en s’amusant.

Enfin, laissons le dernier mot à Micheline Merizzi Brault qui nous livre ses souvenirs sur les bonbons de son enfance. Vous verrez que les friandises dépassaient largement la période de l’Halloween et combien elles étaient savourées.

« Quand j’étais petite, les bonbons n’étaient pas monnaie courante, c’était un luxe. Cependant, tout au long de l’année, des occasions spéciales nous permettaient d’en savourer. À la Sainte-Catherine, à l’école, aux cours d’arts ménagers, on faisait de la tire. C’était à base de mélasse. On la faisait cuire puis, les mains huilées, on étirait en torsade cette pâte qu’on coupait et enveloppait en bouchées appelées papillottes. Très sucrée, cette gâterie était ingurgitée avec un risque réel de mal de cœur. Durant les cours d’arts ménagers qui avaient lieu une fois par semaine à l’école, notre prof Marthe Beaudin nous permettait de manger des bonbons. C’était une permission extrême. On arrêtait au restaurant de M. Gaucher au coin de la rue et là, un bonbon faisait un malheur ! C’était des boules, noires au départ, qui changeaient de couleur dans notre bouche à mesure que nous les savourions. Pour un sou, on achetait trois boules. À la fin du cours, on retournait en classe, la bouche tachée. À l’automne, maman roulait les pommes, piquées d’un bâton, dans un sirop très sucré qui durcissait sur les pommes en refroidissant. Bonne affaire pour se casser une dent, mais heureusement, je n’ai pas connu d’accident de ce genre. À Noël, mon père achetait toujours une chaudière métallique très colorée remplie de bonbons forts et durs. Quel délice ! On avait aussi des bonbons en sucre d’orge. C’était un suçon rouge, très sucré. Durant l’année, à certaines occasions, maman achetait de la réglisse ou encore des jelly beans, des petits bonbons pleins de sucre en forme de fèves et de toutes les couleurs. Ça collait aux dents. Maman préférait les noires qu’on lui laissait avec plaisir. D’autres fois, les poissons rouges apparaissaient, des bonbons très goûteux, bourrés de cannelle et en forme de poissons évidemment. On trouvait ça rafraîchissant. Ils côtoyaient les outils, ces petits bonbons bruns dont le nom vient de la forme. Le comble du plaisir, c’était la boîte de Cracker Jack. Une petite boîte rectangulaire remplie de maïs soufflé, caramélisé et qui cachait un mini jouet dans le fond. Miam miam! »

Auteures : Micheline Merizzi Brault bénévole et membre du conseil d’administration du Centre d’archives de Vaudreuil-Soulanges et Julie Bellefeuille archiviste/directrice du Centre d’archives de Vaudreuil-Soulanges