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Un exploit pour un résident de Vaudreuil-Dorion

À 72 ans, il court le marathon de Toronto

durée 18h00
15 mai 2024
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Le 5 mai dernier, Régis Gagnon, citoyen de Vaudreuil-Dorion, âgé de 72 ans, a réalisé tout un exploit: il a terminé le marathon de Toronto en 4h34 minutes. Entretien avec cet homme inspirant qui travaille encore 30 heures par semaine en plus de bouger pour maintenir la forme et la santé au quotidien. 

De son propre aveu, M. Gagnon n'a pas couru le marathon, soit une distance de 42 kilomètres, du jour au lendemain. « J'ai d'abord commencé par la base. Des amis m'ont montré à courir. Il faut aussi une bonne dose de confiance en soi et une bonne organisation. Il faut être discipliné et suivre son horaire et respecter à la lettre les consignes de nos entraîneurs. J'ai aussi pu compter sur le support d'un coach exceptionnel, Claude David, au Centre Multisports André-Chagnon qui a reçu récemment la médaille du Lieutenant-gouverneur pour les aînés. Il a été un bon guide pour moi», précise le septuagénaire.

C'est également aux côtés de Michel Lacerte, ancien enseignant en éducation physique à l'école secondaire de la Cité-des-Jeunes que Régis Gagnon s'est initié au vélo. « On a pris part à plusieurs compétitions ensemble. Par la suite, il a changé de carrière. Pour ma part, j'ai délaissé le vélo pour la course. J'ai toujours été très actif physiquement. J'ai essayé plein de sports dans ma vie. C'est graduel. Tu commences par le premier 5 km, puis 10 km, puis 21 km et finalement 42. J'ai aussi été inspiré par mes amis Nicolas et Chantal qui, un jour, sont arrivés avec une médaille au cou.» 

Dans sa jeunesse, Régis Gagnon a couru avec Alain Bordeleau, qui est le président fondateur du marathon du P'tit Train du Nord. « Lui aussi m'a beaucoup motivé.» 

Une expérience inoubliable 

Alors que des amis et des connaissances à lui participeront cette année aux marathons d'Ottawa, de Toronto, de Vancouver et même de Boston, c'est vers la capitale de l'Ontario que Régis Gagnon a décidé de se diriger en train le 3 mai dernier. « J'étais prêt autant dans mes jambes que sur le plan de la confiance en moi.» 

À ses côtés se trouvait un autre de ses guides: son épouse Louise. «Quand on s'est rencontrés, elle ne faisait pas de sports. Maintenant, elle me suit partout et elle pratique pas mal toutes les disciplines. Fidèle à son habitude, elle était au fil d'arrivée pour m'encourager et me donner la poussée nécessaire pour terminer mon marathon. Elle a aussi pris part au demi-marathon qu'elle a couru en 2h05 minutes.  » 

Amateur de métaphore, Régis Gagnon compare son corps, en préparation à un marathon, à un bateau qui entre à bon port. « Pour que ce soit un succès, il faut que tout soit parfait. Que ce soit sur le plan de l'équipage que sur les plans alimentaires ou du sommeil. Ça prend aussi de l'expérience, car tu rencontres des difficultés vers les kilomètres 33-36

Le plus important? Il faut avoir du plaisir. « Le jour du marathon, tu rencontres plein de gens de partout, tu jases avec d'autres coureurs et tu vis des choses exceptionnelles. Tu peux partager tes difficultés avec eux, car ils te comprennent.» 

S'il a pris le départ le 5 mai dernier, ça aurait pu ne pas être le cas. « Je me suis blessé trois semaines avant de partir lors d'un entraînement. Je me suis foulé la cheville. Ç’a été difficile à guérir, mais j'ai pu prendre le départ comme prévu. » 

Ce jour-là à 5h20, Régis Gagnon, a pris place dans un autobus public de Toronto pour se rendre à 12 km plus loin, soit au départ de sa course. « Sur la route, j'ai discuté avec un itinérant. Il pleuvait, il faisait 5 degrés. J'avoue que je me suis demandé sur le coup ce que je faisais là. Puis, j'ai rencontré deux Mexicains qui attendaient d'entrer dans un endroit pour se réchauffer. Ensuite, j'ai rencontré Laura une Française avec qui j'ai aussi discuté. »

Quel a été son plus beau moment? « C'est les rencontres qu'on fait sur place. Ça vaut plus que la médaille remise à la fin. J'ai pris un petit garçon qui se trouvait en bordure du parcours dans mes bras. Il me restait alors 18 km à faire. C'est sans contredit la fin du parcours qui j'ai fait sous les encouragements et les applaudissements de la foule, des gens que je ne connaissais pas. Il restait 3 km à parcourir. On courait sur une piste cyclable où les gens prenaient place de chaque côté pour nous encourager. J'ai tapé dans les mains de tout le monde jusqu'à la ligne d'arrivée. Mon chrono officiel a été de 4h et 34 minutes. Si je n'avais pas pris mon temps à la fin, j'aurais pu faire 4h ou 4h05, mais je n'aurais pas vécu d'aussi beaux moments.» 

Pour M. Gagnon, pour venir à bout d'un marathon, il faut puiser au fond de toi. « Ça te demande d'accéder à des émotions enfouies au fond de toi, auxquelles tu accèdes parfois dans une vie lors de certaines épreuves comme une séparation ou autre. On peut atteindre le fond du baril, mais on peut aussi en sortir», confie le père de trois enfants qui travaille encore dans le secteur de la réfrigération aux côtés de son garçon. 

Pour imager ces propos, il se rappelle d'une épreuve vécue au marathon de Boston, en 2018. « Cette année, je m'étais qualifié pour y prendre part en réussissant un temps de 3h50 minutes au marathon d'Ottawa. Je me suis dit pourquoi pas y prendre part? Ce jour-là, il faisait vraiment froid, il ventait et il grêlait. Tellement, qu'au km 28, j'ai dû entrer dans une chambre spéciale pour me réchauffer parce que je grelottais. Je n'étais plus capable de prendre ma bouteille d'eau tellement que j'avais froid. Il a fallu que je boive de l'eau chaude et qu'on m'enveloppe avec une couverture chaude. » 

Il qualifie toutefois cette expérience d'extraordinaire. « Nous étions 42 coureurs de Montréal qui étaient montés ensemble dans un autobus. À la fin, tout le monde se connaissait. On a couru sous la pluie et le mauvais temps. Le corps humain est vraiment une machine impressionnante. Il n'y a rien pour l'arrêter. Il te fournit l'énergie nécessaire au bon moment et te permets de persévérer malgré les épreuves. » 

En plus de pouvoir découvrir de beaux paysages lors des marathons, Régis Gagnon est toujours heureux par les rencontres faites sur sa route. « On n'oublie pas les caresses échangées, les émotions verbales chaleureuses qu'on vit pendant le marathon.» 

S'occuper de soi et des autres 

En plus de maintenir la forme pour voir grandir ses petits-enfants, Régis Gagnon, fait aussi sa part pour son prochain. Toutes les semaines, il visite une dame de 98 ans qui demeure dans sa résidence de Dorval. « Je l'ai amené en croisière aux Caraïbes dans le passé et on a eu beaucoup de plaisir. Nous sommes partis de Miami. J'essaie de lui rendre la vie plus agréable avec l'aide des femmes qui s'occupent d'elles, Louise, Édith et Suzanne, grâce à qui elle peut demeurer à domicile.» 

Enfin, quel projet occupera Régis Gagnon dans les prochains mois. Des randonnées à vélo, beaucoup de randonnées à vélo. « Je me suis inscrit au Club de course du Suroît et je compte bien rembarquer sur mon vélo prochainement. Je l'avais un peu délaissé pour la course après un accident. J'ai fait une randonnée de 40 kilomètres aujourd'hui et ce n'est qu'un début. J'aimerais faire un demi-marathon de vélo bientôt.» 

Possédant la plus belle richesse au monde, soit la santé, Régis Gagnon, espère la posséder encore longtemps pour vivre encore beaucoup de belles aventures. « On récolte ce que l'on sème», lance-t-il en terminant.  

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