Malgré un quotidien très chargé, Marc-André Dubé, pompier au sein des brigades de Coteau-du-Lac et de Saint-Télesphore, s’est récemment démarqué sur la scène régionale. Tout récemment, il a mis la main sur la médaille de bronze lors d’une compétition de culturisme tenue à Ottawa.

Celui qui est capitaine au sein de la brigade incendie de Coteau-du-Lac et directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Télesphore, en plus d’être camionneur, en était à sa troisième compétition depuis 2018. En entrevue avec Néomédia, le père a la tête d’une famille recomposée de six enfants avec sa conjointe, Caroline, a accepté de revenir sur son parcours.

« J’ai commencé à m’intéresser à la nutrition en 2016 alors que j’étais dans la trentaine. Je ne voulais pas être de ceux qui répondent à l’adage la trentaine, la bedaine. C’est pourquoi je me suis tourné vers un entraîneur qui m’a fait un plan alimentaire et un plan d’entraînement. Après plusieurs mois de discipline et de focus, en 2018, ma silhouette s’était affinée et j’ai eu envie d’essayer les compétitions de culturisme comme l’acteur Arnold Schwarzenegger », résume-t-il.

Une première compétition pour tester ses capacités

La première compétition à laquelle M. Dubé a pris part, le Montreal Summum classique visait à tester sa discipline et ses capacités. « C’est un très long processus avant de pouvoir monter sur scène devant les juges. Je voulais savoir si j’étais capable de le faire tant sur le plan alimentaire que physique. Il faut s’astreindre à un régime strict et être apte à se présenter sur scène, en petite tenue, sans avoir froid, ce qui n’est pas facile. Je voulais donc me servir de cette compétition pour voir si je pouvais le faire », explique-t-il.

Au terme de cette compétition tenue à Saint-Léonard, M. Dubé avait passé travers de la préparation de plusieurs semaines. « Ma forme physique n’était pas au top, mais j’étais fier de m’être rendu à la compétition. Une fois sur scène, j’ai bien aimé l’expérience. J’ai donc décidé de la répéter un an plus tard.»

À la suite de cette première expérience, et après avoir réajusté certains éléments de sa préparation, M. Dubé s’est relancé dans le processus en 2019 pour la même compétition. « Pour donner une idée, cette phase s’étend sur 12 à 16 semaines avant la compétition. Cette fois-là, j’ai réussi à atteindre le top 9 et à être rappelé pour le top 5. J’ai terminé à la 5e place, mais j’étais bien content. C’est là que j’ai compris que j’avais le potentiel pour poursuivre les compétitions », confie-t-il.

En raison de la COVID-19, M. Dubé a pris une pause de ce loisir en 2020 et 2021. Par contre, il n’a pas cessé de bien manger et de s’entraîner sur un appareil acheté pendant la pandémie.

Puis, au cours de cette même année, il change d’entraîneur et décide de prendre part à la compétition Ottawa Open Classic tenue le 29 octobre dernier. Il a terminé en troisième place dans la catégorie Men’s Classic Physique.

« Il m’a fallu 18 semaines de préparation, soit de la fin mai jusqu’à la compétition la semaine dernière.  J’ai choisi Ottawa parce que les règles et normes sont différentes en Ontario qu’au Québec dans ce genre de concours. J’ai terminé au 3e rang de ma catégorie et je suis très content. C’est une belle amélioration, mais je suis encore à 22 lbs de masse musculaire de moins que celui qui a fini au premier rang. Je peux donc encore faire mieux », analyse-t-il.

Une discipline infaillible

Si pour plusieurs les compétitions de culturisme sont superficielles, ce n’est absolument pas le cas pour M. Dubé. « Il ne faut pas l’avoir fait jusqu’au bout pour dire ou penser cela. Les personnes qui décident de le faire sont persévérantes et déterminées.  On doit s’entraîner une fois par jour, sept jours par semaine et bien manger », souligne-t-il.

Dans son cas, il se levait à 3h30 pour faire 30 minutes de cardio sur un vélo stationnaire à la maison. Par la suite, il travaillait douze heures par jour, avant d’arrêter à la salle d’entraînement au retour. Le tout en étant papa à temps plein de six enfants avec sa conjointe avec qui il forme une famille recomposée. 

« Le plus difficile, c’est ce qu’il y a sur la table. Plus la compétition avance, moins on peut manger de choses. Par exemple, on ne mange pas de féculents, soit pâtes, riz et patates. On se concentre sur la protéine et les légumes et les bons gras comme de l’avocat, des noix ou des jaunes d’œuf », admet-il.

La dernière semaine avant la compétition, il ne se nourrissait que de poisson blanc. Puis, deux jours avant, il a réintroduit les glucides dans son alimentation pour faire coller ses muscles à sa peau.

Tout au long de son aventure, M. Dubé a pu compter sur des alliés fidèles, dont son entraîneur Justin Eberwein et son entraîneur de pose Ian Vaillancourt. Mais le plus grand soutien est sans contredit venu de sa conjointe Caroline Gagné. « Elle a été incroyable. Mes repas étaient prêts quand j’arrivais à la maison et elle s’occupait des enfants, en plus de s’entraîner elle-même pour garder la forme. C’est vraiment grâce à ce trio si j'ai terminé en troisième position », conclut-il.