Négociation 2023
Toujours pas d'entente entre Québec et les syndicats rattachés au CSSTL
Moins de 24 heures avant le déclenchement de son troisième mouvement de grève, le Front commun, organisation syndicale regroupant entre autres, le Syndicat de l'enseignement de la région de Vaudreuil (SERV), le Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs (SPSTL) et le Syndicat du personnel professionnel de l'enseignement du Nunavik et l'Ouest de Montréal (SPPENOM), rejette la dernière offre patronale.
Déposée ce mercredi, l'offre du Conseil du Trésor proposait une hausse salariale de 12,7% sur cinq ans, ce qui selon Québec correspondrait aux prévisions de l'inflation pour 2023 et les quatre prochaines années. Cette hausse a été balayée du revers de la main par le Front commun et ses membres qui l'ont jugée insatisfaisante.
« Il n’y aura pas d’entente sans la protection du pouvoir d’achat et sans un enrichissement permettant un rattrapage pour nos membres. Nous ne laisserons personne s’appauvrir et ça, le gouvernement de la CAQ doit le comprendre », ont déclaré les porte-parole.
Dans sa nouvelle proposition Sonia LeBel suggérait également de diminuer à 2.5%, la part réservée aux « offres différenciées » pour certaines catégories de travailleurs.
Appauvrir les femmes
Selon les chiffres du ministère du Travail, les conventions collectives signées en 2022 incluent une augmentation moyenne de 9 % pour la première année.
« Est-ce que les médecins spécialistes, est-ce que les policiers de la SQ, est-ce que les juges accepteraient de s’appauvrir? La réponse est NON. Comment le gouvernement de la CAQ peut-il sérieusement proposer cela aux femmes des services publics? », déplore la formation syndicale.
Rappelons que 78% des membres du Front commun sont des femmes.
Aucun rattrapage
Selon le Front commun, la nouvelle offre ne permet toujours pas un rattrapage salarial. Les dernière statistiques démontrent que la moyenne salariale des employées du secteur public membres du Front commun est de 43 916 $ représentant un retard salarial de 16,6 %.
« Les travailleuses et les travailleurs continueront de subir un retard important par rapport aux autres salarié-es du Québec, tant sur les salaires que sur la rémunération globale, même quand on considère le régime de retraite. Il s’agit d’un enjeu primordial si le gouvernement souhaite remettre les services publics sur les rails en attirant et en retenant la main-d’œuvre nécessaire, au lieu de quoi, les travailleuses et les travailleurs actuels seront nombreux à choisir de fuir les réseaux. »
Le plus récent rapport de l’Institut de la statistique du Québec indique d’ailleurs que ce retard dans la rémunération globale est de 7,4 % par rapport aux autres salariés du Québec.
La retraite
Rare point positif de cette nouvelle offre : le recul du gouvernement à propos de ses attaques sur le régime de retraite.
« Enfin, le gouvernement s’est rendu à l’évidence : les travailleuses et les travailleurs n’avaient pas à être pénalisés par la bonification du Régime des rentes du Québec. En ayant réglé cette question, nous pourrons enfin parler des salaires, des assurances, des ouvriers spécialisés et des disparités régionales, des enjeux importants pour lesquels le statut quo est impensable », soulignent toutefois les porte-parole du Front commun.
Rappelons que les enseignants des écoles primaires, le personnel de soutien et les professionnels de l'enseignement affiliés au Centre de services scolaire des Trois-Lacs seront en grève du 8 au 14 décembre.
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