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Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, était de passage ce vendredi, à l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal, à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot alors que se tenaient les obsèques de l’ancien ministre fédéral libéral, Marc Lalonde. L’ancien premier ministre du Canada, Jean Chrétien, était également sur place pour rendre un dernier hommage à l’homme politique.

« Recevoir la famille et notre premier ministre pour rendre hommage à un si grand homme est un honneur pour notre communauté. J'ai été privilégiée de côtoyer Monsieur Lalonde », a tout simplement confié la mairesse de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, Danie Deschênes.

Près d’une centaine de personnes ont assisté à la cérémonie qui fut, à la demande du défunt, célébrée par le curé Lafleur.

Dans une brève allocution, Justin Trudeau a tenu à saluer Marc Lalonde. « Il était un grand ami de mon père. J’ai des souvenirs de nombreux débats entre eux, sur tout, sur notre avenir, sur le pays. Son départ laisse un grand trou dans l’histoire de la politique et de notre pays. C’était un homme grandement dédié à sa communauté et à notre pays. Il laisse derrière lui un grand héritage. Il m’a grandement soutenu lorsque j’ai commencé ma carrière politique. Il nous manquera beaucoup ».

Rappelons qu’en 1968, Marc Lalonde a été l’un des joueurs clés derrière la candidature de Pierre Elliott Trudeau lors de la course à la chefferie du Parti libéral. 

Il restera d’ailleurs très près du premier ministre de qui il deviendra un ami proche et un bras droit essentiel. 

Au cours de sa carrière, il a été impliqué dans de nombreux dossiers chauds, dont la crise d’octobre 1970 durant laquelle il assurera la liaison avec le gouvernement du Québec lors de l’application de la Loi des mesures de guerre.  

En octobre 1972, il est élu député d’Outremont et devient ministre de la Santé, un poste qu’il conservera jusqu’en 1977. À l’arrivée d’un gouvernement péquiste à Québec, le premier ministre de l’époque le charge aussi des relations fédérales-provinciales. En 1978, il hérite du portefeuille du ministère de la Justice, tout en continuant d’exercer son influence sur le caucus libéral québécois.

Un monument pour la région

Fils de fermier, Marc Lalonde est né à L’Île-Perrot. C’est dans une école de rang de l’île Perrot que M. Lalonde a débuté son parcours scolaire. Depuis plusieurs années il avait élu domicile, avec son épouse, à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot. Aux dires de plusieurs, il n’était pas rare de croiser M. Lalonde dans les commerces de la région et chaque fois, il prenait le temps de discuter avec ses concitoyens. 

Bien qu’il ait quitté la scène politique en 1984, il en est demeuré très près et s’est toujours impliqué, à sa façon. En 2019, il a agi à titre de président d’honneur du comité de campagne libéral pour la circonscription de Vaudreuil-Soulanges pour la campagne du député fédéral, Peter Schiefke. 

« C’est une journée triste pour la communauté de Vaudreuil-Soulanges et pour le Canada. Marc Lalonde était quelqu’un qui a donné sa vie au service du Canada. Au-delà de la politique, c’était un homme qui prenait le téléphone aux deux semaines pour voir si tout allait bien, si on avait besoin de quoi que ce soit, si on avait des questions. Depuis mon investiture il y a huit ans, il a toujours été là. Il voulait toujours être là pour aider à servir notre communauté », a-t-il confié, à Néomédia, sur le parvis de l’église perrotdamoise.

À l’instar de son collègue de la Chambre des communes, la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, a souligné l’engagement, l’accessibilité et l’humilité du disparu.

« Monsieur Lalonde a joué un grand rôle dans ma carrière politique. Il a été le premier à m’appuyer en 2009 quand je me suis lancée dans la course au municipal. Quand j’ai fait le saut en politique provinciale, je l’ai consulté, il m’a appuyée, et a toujours été là dans mes investitures. Il n’y a pas si longtemps, il m’a invitée chez lui pour prendre le thé avec son épouse Claire. Il s’intéressait à mon statut d’indépendante. Il voulait entre autres me féliciter de m’être tenue debout face à mes valeurs. Il m’a aussi rappelée qu’un statut d’indépendante ça ne voulait rien dire. Que ça ne m’enlevait aucune de mes qualités. C’est un beau souvenir que je garde de monsieur Lalonde (…) Il avait une prestance incroyable, mais en discutant avec lui, tu oubliais que c’était monsieur Lalonde, le ministre. Il était tellement humain (…) C’est une grande perte pour la région. C’était un citoyen exemplaire à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot. »

Également présent pour la cérémonie, l’ancien maire de Pincourt, Yvan Cardinal, s’est dit privilégié d’avoir pu côtoyer M. Lalonde. « Il a été et est toujours une grande inspiration, tant pour la grandeur du personnage qu’il était que pour son humilité. Je l’appréciais beaucoup et je peux dire que je suis privilégié de pouvoir considérer, M. Lalonde, et son épouse, comme des amis. »

Marc Lalonde est décédé le 7 mai dernier à l’âge de 93 ans.