Économie
Paradis fiscaux : l'heure de rendre des comptes
Ce sont 7 milliards de dollars qui échappent annuellement au trésor public canadien. Pour Anne Minh-Thu Quach, députée de Salaberry-Suroit, et Alexandre Boulerice, député de Rosemont-Petite Patrie, il est temps que ça change. Alexandre Boulerice, rappelons-le, est critique en matière de Finances pour le Nouveau Parti démocratique (NPD).
Il était de passage à Les Coteaux mardi soir où il animait une assemblée publique sur les paradis fiscaux avec Roger Lanoue, membre du conseil d’administration d’ATTAC- Québec. Cet organisme milite contre les stratagèmes d’évasion fiscale.
Le militant aimerait que les gouvernements s’engagent fortement à combattre l’évasion fiscale. Il avance des données peu reluisantes : 50 % des transactions internationales en 2006 ont été effectuées dans des paradis fiscaux; les fuites fiscales dans les pays du Sud représentent 5 fois la somme nécessaire pour éradiquer la pauvreté.
Pour sa part, Alexandre Boulerice en a assez d’une fiscalité à deux vitesses : « D’un côté, il y a la majorité des citoyens qui travaillent fort pour joindre les deux bouts qui n’ont pas les moyens de contourner la fiscalité. D’un autre, il y a les super-riches qui ont tous les moyens pour contourner les règles. Le pire, c’est que lorsqu’ils se font prendre, il n’y a aucune conséquence. Ce n’est pas le cas du travailleur de la classe moyenne pour qui l’Agence du revenu du Canada n’a aucune pitié. »
Il rappelle, aussi, que l’évasion fiscale a des répercussions négatives directes. Par exemple, 7 milliards de dollars seraient suffisants pour : embaucher 30 000 médecins de famille; construire le pont Champlain; construire le train à grande fréquence entre Québec et Toronto; réparer plus de 4 millions de nids de poule; et financer 1690 années universitaires. Soulignons que ces répercussions sont annuelles.
Tout comme Roger Lanoue, le NPD demande au gouvernement de prendre enfin des mesures sérieuses contre les paradis fiscaux, de resserrer les règles sur les sociétés fictives, de mettre fin aux ententes de pardon sans pénalité pour les individus soupçonnés d’évasion fiscale, et de renégocier les conventions fiscales qui laissent des compagnies rapatrier au Canada des profits à partir de paradis fiscaux sans payer d’impôt.
Il est possible de signer la pétition contre les paradis fiscaux au bureau d’Anne Quach du 87, rue Ste-Cécile à Salaberry-de- Valleyfield.
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